English puissance Dys ou comment voler au secours des Dys quand on est prof d’anglais

anglais

Nous vous avions recommandé depuis le début de la création de notre blog, celui d’une prof d’anglais Sorrywhat , un blog plein d’idées, pour aborder l’anglais de manière ludique (vidéos, chants, exercices en lignes ….)

Cette enseignante, consciente des difficultés d’apprentissage d’une langue étrangère pour certains dys (et d’autres élèves non Dys d’ailleurs) vient de se lancer dans un nouveau blog « English puissance Dys » pour apporter de l’aide et des encouragements à tous ces enfants qui, lorsqu’on leur présente les choses sous un autre angle , avec des supports différents sont tout à fait capables de réussir. Dans sa page d’accueil , on peut d’ailleurs lire :

« Tous les ans j’enseigne l’anglais à des élèves dys, qui malheureusement, arrivent parfois dans la classe déjà perdants. Cependant, nombre d’élèves parviennent à des résultats tout à fait honorables sans que je n’intervienne outre mesure ; d’autres ont besoin de plus d’explications, de reformulations, ou simplement de répétition ; chez d’autres encore, le regard doit être redirigé au bon endroit ; certains ont besoin d’aménagements ; tous ont besoin d’encouragements. »

ou encore :

« Apprendre l’anglais en étant dyslexique n’est pas une fatalité. YES YOU CAN! »

Quant aux dyspraxiques, ils peuvent eux aussi rencontrer certaines difficultés donc inspirons-nous de toutes ces idées qui ne peuvent qu’apporter une aide (pour tous d’ailleurs!) !

Alors , faites comme nous et rendez-vous sur le blog English puissance Dys sans oublier son excellent blog de départ en complément .

Encore BRAVO à Miss T. de se lancer sur cette route ! et à très bientôt pour suivre cette aventure …..

des mots pour encadrer un nombre ou plusieurs façons de dire la même chose

En CM1 , nous avions travaillé l’encadrement de nombres à l’aide des (nombres) gendarmes (article ici). Cette année, nous avons ressorti nos gendarmes mais c’est plutôt du côté vocabulaire qu’il a fallu revenir sur cette notion :

  1. Nous avons repris quand même ce qu’est « encadrer » un nombre (c’est encore à préciser)
  2. J’ai préparé des petites fiches récapitulant 3 façons de dire la même chose (on pourra les continuer et même parler d’encadrement au dixième, centième au moment venu sur le même principe…. ).Voici donc les 2 premières en images :

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à télécharger sous word , 4 fiches : Des mots pour Encadrer des nombres

Aujourd’hui , nous  nous sommes penchés sur ces fiches puis entraînés un peu ( mais un mercredi après-midi entre la classe le matin, le psy l’après-midi , les trajets pour s’y rendre, les autres devoirs et le foot  à 17h ! …. ce sera à revoir dans les prochains jours ! ). Les fiches seront à ajouter à la boîte à outils de Léo .

Des outils pour travailler la mobilité ou flexibilité mentale … et pourquoi pas pour tous?

Charge-mentale[1]

Suite à une discussion avec l’orthophoniste de Léo, j’ai voulu écrire cet article . En effet la question que je lui ai posée était la suivante : « Je sens Léo un peu « perdu » dans les exercices de transformation d’un texte : par exemple passer un texte au présent , comme si l’accès à la réponse n’était pas toujours possible , lui posait un problème et qu’ensuite il était même capable de changer le temps et donner une réponse au passé composé , ou d’écrire la même chose …. bref, malgré l’adaptation à l’ordinateur, on ne résolvait pas le problème …. alors que le présent est un temps bien connu en CM2.  » Je me demandais s’il ne fallait pas passer par l’étape de surligner le verbe , d’écrire son infinitif (ou du moins se le dire….) …. mais, finalement est-ce que je prends le problème dans le bon sens ????

La langue française est une langue « vivante » (qui bouge, qu’on manipule, qu’on fait varier ….) et à l’école un des objectifs est de le montrer en pratiquant par exemple des transformations de texte : passer un texte à un autre temps, à une autre personne, en changeant le sujet (en le mettant au féminin, au pluriel …) …. Des tas de transformations qui vont permettre de manipuler, voir, observer et  finalement comprendre le fonctionnement de notre langue.

MAIS a-t-on mis en place , en amont, les stratégies qui permettront à l’élève d’aller chercher ( et trouver ) sa réponse ? Et c’est peut-être bien là que se trouvent les solutions au problème ? Car c’est bien de cette flexibilité ou mobilité (« mentale ») dont il est question [et particulièrement de son manque] , bien cachée sous des réponses parfois « bizarres » ou du moins inattendues . Car si on considère qu’on travaille cette flexibilité dans un autre domaine par exemple en apprenant les tables de multiplication non pas dans l’ordre mais dans plusieurs sens [ 3X4 = 12, 4X3 = 12, 12 c’est 4X ? , 12 : 4 = ? , …, ce qui a parfaitement fonctionné chez Léo], n’en serait-il pas de même pour le fonctionnement de la langue ?

Petit rappel de la définition de la mémoire en gestion mentale « anticiper l’imagination d’avenir » , en d’autres termes et dans la pratique : « Qu’est-ce que je vais pouvoir faire de cette info à un autre moment, à un autre endroit ? « , apprendre à se projeter (merci à l’orthophoniste de Léo pour ces précisions !)

                                19[1]

Par ailleurs, en regardant à nouveau la méthode OhOh (dont nous avons parlé ici et ) parmi les conseils méthodologiques dans « les dictées variations » on peut lire :

« Amener les enfants à se poser systématiquement ces questions : Qu’est-ce qui change lors de variations et pourquoi ? Qu’est-ce qui ne change pas lors de variations et pourquoi ? »

(on est bien dans le même sujet de ces stratégies à mettre en place et ce travail s’effectue sur 5 années en primaire et en début de collège.)

Que pourrait-on faire en amont ?  Voici quelques pistes très simples quand on apprend le présent par exemple :

  • on peut partir d’un verbe et demander de le conjuguer à des personnes différentes,
  • ou avec des sujets différents (sing ou plur, masc ou fém ) ,des GN, des pronoms sujets ……
  • ou d’écrire ce verbe dans une phrase interrogative ou négative
  • mais aussi de le mettre à un autre temps ……..
  • et surtout de comparer / observer les verbes [certains sont des « copieurs »(il choisit au présent comme au passé simple mais il a choisi ou il choisissait) ….] ,
  • s’interroger sur ce qui change ou ne change pas ….bref , comprendre ce qui se passe dans notre langue pour pouvoir utiliser nos connaissances dans d’autres situations

Tous ces petits exercices permettent de développer la flexibilité et c’est une sorte « d’entraînement mental » bien utile (pour tous….) voire indispensable . C’est peut-être une base d’apprentissage de stratégies qui permettra ensuite seulement à l’apprenant de trouver (ou retrouver) sa réponse en se posant les bonnes questions, et en « ouvrant les bons tiroirs » …..

Je me suis dit que nous avions un peu travaillé cela l’an dernier dans l’apprentissage de chaque temps mais seulement dans des phrases et non dans des textes , et jamais dans des transformations sur le temps (donc pas de retour sur ce qui était appris avant). Nous allons donc ressortir nos fiches d’entraînement de conjugaison (voir l’article « La flexibilité mentale : des petits trucs pour la travailler, un exemple en conjugaison »)  et essayer de repartir sur l’entraînement de cette flexibilité , en toutes disciplines …. une des clés de la réussite ??? J’en suis personnellement convaincue ….

 

 

 

Se relire (3) : à l’école , as-tu appris à te relire ? (discussion avec une collégienne)

J’ai eu une discussion fin août avec une collégienne (qui entre en 5ème) , très bonne élève, sans aucun trouble DYS ….

relire

Pour toi , c’est quoi « se relire ? »

  1. relire une leçon : quand on l’a mal apprise, il faut la relire
  2. se relire quand on a fait un exercice et que quelque chose est faux
  3. relire quelque chose d’écrit en vérifiant tous les caractères (ou critères ?) par exemple pour une carte postale : vérifier l’adresse, à qui elle est envoyée, le sujet abordé ou pour une rédaction : vérifier les critères (exemple : les personnages, le temps demandé) et vérifier l’écriture s’il n’y a pas trop de fautes d’orthographe

A l’école, as-tu appris à te relire ?

  1. A chaque fin d’évaluation, le prof dit « Relisez-vous » : c’est pour voir si on n’a pas de fautes, pour se rendre compte de l’erreur faite pour la corriger et pour ne plus la refaire

J’insiste alors : A l’école t’a-t-on donné des outils pour te relire ?

  • NON ,jamais .Je n’ai pas de méthode .D’ailleurs on se relit et parfois on ne remarque aucune faute

J’enchaîne : Que pourrais-tu faire l’an prochain pour te relire ?

Et là , les idées ne manquent pas !!!! (elle s’est placée dans le cas de la relecture d’une rédaction)

  1. prendre un crayon à papier , souligner ce qui est demandé pour vérifier si tout y est, si tous les critères sont respectés
  2. OU faire un tableau un peu comme ça avec les critères à cocher : personnages demandés, verbes /temps demandés, nombre de lignes, le sens (est-ce que je suis bien dans le sujet?)
  3. vérifier l’orthographe : la conjugaison l’accord sujet/ verbe (arrive en tête!) , les autres accords l’accord dans les GN et pour finir le vocabulaire (mots dont l’orthographe est à vérifier dans le dictionnaire si on peut l’utiliser!)

Finalement ,il serait intéressant de connaître les stratégies de relecture et peut-être y aurait-il de quoi faire pour aller vers une relecture organisée, proposée puis apprise (ou automatisée) . Il y a bien des stratégies de lecteur,  ne faudrait-il pas penser aussi aux stratégies de relecteur ? 

[merci Lucie pour le temps que tu m’as consacré !]

Lecture : comment adapter une évaluation « diagnostique » ?

En ces temps de rentrée, l’évaluation diagnostique est bien sûr sur tous les tableaux (dans tous les sens du terme!) MAIS COMMENT FAIRE ?

Nous nous retrouvons tout de suite dans le vif du sujet et plusieurs obstacles (souvent prévisibles) sont à surmonter (ou du moins à essayer de surmonter) en tenant compte d’une part :

  • du changement d’enseignant et de la priorité donnée dans le projet d’école au niveau de la lecture (sur l’apprentissage des stratégies de lecteur et l’amélioration de celles-ci)

une évaluation diagnostique _examen_s pour comprendre et améliorer les qW4tCMvTgnt7Jzdnirq31MAcUcs                                                  (image trouvée sur le blog de Sanleane)

  • du « poids de la 6ème » au bout de l’année avec ses demandes également en stratégies de lecture  …. compétences nécessaires pour le collège et au-delà

et d’autre part :

  • des constats faits en fin de CM1 et notés dans le PPS (quelques précisions en français, notamment en lecture ci-dessous)

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  • des « habitudes » d’adaptations (présentation, police , couleurs, consigne ….) déjà mises en place (Texte en 3 couleurs, police Arial 18 , et double interligne). Ainsi , le passage de la police arial 18 à l’ arial 16 n’est pas si facile que ça.
  • des modifications à apporter en « accord » avec Léo (sachant que l’on devra encore tâtonner , qu’on peut se tromper aussi …. / qu’il faudra lui montrer et lui expliquer les changements …. et tout ça en très peu de temps )
  • du souci de ne pas « suraider » mais aussi de ne pas « surhandicaper » l’enfant
  • de l’objectif que l’on se fixe (et qui soit réalisable) pour ce travail

Voici donc quelques difficultés qu’il a fallu résoudre :

  1. On pensait qu’un texte aéré dans une autre police mais en 14 avec interligne un peu plus « large » fonctionnerait : MAIS au bout de 2 textes lus ainsi, Léo a redemandé son texte « adapté » en arial , 3 couleurs ….. (je suis passée en arial 16 et ça a l’air de fonctionner en lecture, c’est moins le cas en dictée ou expression écrite où le 18 est nécessaire : Léo le modifie directement ou met le zoom … bref , il gère ce que l’adulte (en l’occurrence moi-même) essaie de modifier sans son accord !)
  2. La longueur des textes : jusqu’à présent, les lectures à la maison, se sont faites très souvent à 2 .Cela permet à Léo de « souffler » tout en continuant à comprendre le texte et garder l’histoire en mémoire. Il me semble que l’on va poursuivre ainsi en allongeant progressivement sa quantité de lecture « continue » . Un premier problème se pose : Comment faire pour adapter l’évaluation du point de vue de la longueur du texte ?

Propositions :

  • Si on conserve le même texte, peut -être le couper en 2 parties (pas forcément égales) pour faciliter la compréhension et permettre de « souffler » (matériellement des crochets [mot de départ  ….. mot de fin])
  • et/ou avoir recours à l’AVS (lecture à tour de rôle ) ?
  • Objectif : Installer progressivement une lecture en continue plus « longue » , en douceur si possible car cela demande beaucoup d’efforts …..

      3. Les questions sur les textes : Comment faire pour adapter l’évaluation du point de vue des questions ? J’ai repris ce qui avait fonctionné :

  • les questions sont données en amont et lues par l’enfant
  • éviter un trop grand nombre de questions à la fois
  • le texte (adapté) est alors donné avec la consigne écrite sous les questions : « lis le texte de [ …. jusqu’à ….] puis réponds aux questions »
  • nouveauté cette année : à la demande de Léo, les réponses aux questions seront faites sur papier , donc à la main ….. En fait, l’an dernier, les questions étaient présentées à l’ordinateur et il tapait les réponses. Cela l’obligeait à un aller-retour permanent feuille (texte) / écran (questions et frappe des réponses). On avait donc l’avantage de réponses lisibles mais l’inconvénient du coût « repérage spatial » . Cette année , nous verrons à l’usage (de toutes façons, le goût du papier est toujours présent chez Léo) ….  
  • un exemple (incomplet) en image :

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Finalement , malgré tout, plusieurs questions se posent et les réponses restent en suspens …. Nous faisons de notre mieux …..

  • est-il possible de faire une évaluation diagnostique (ici en lecture) en partant du même travail que celui demandé à la classe ?
  • Pourra-t-on en tirer des éléments fiables ?
  • Ou bien ne connaît-on pas le résultat d’avance ?
  • Peut-être aussi devra-t-on déterminer si une partie du « handicap » n’a pas été testée en même temps ?
  • Que doit-on privilégier dans ce type d’adaptation ?

En discutant avec mon frère (prof de Bio, qui est confronté à des élèves dys dans ses classes de lycée) , je retiens sa phrase : le problème est d’adapter le sujet en testant uniquement ce qui est à tester tout en compensant / réduisant / supprimant le handicap …… tout un programme!

Encore de l’orthographe : après Yes! de l’Ortho! … Cool l’Ortho!

…. pour la fin du primaire mais surtout pour la 6ème et la 5ème …. « OhOh! Cool l’Ortho! » , un autre ouvrage de la collection OhOh! présentée ici et que vous pouvez retrouver sur le site des éditions Atzeo .

CoolOrthoGUIDE Un programme qui ne pourrait être que « survolé » tant il est dense si on ne l’utilise que sur une année ! A table donc avec ce manuel qui se présente sous forme de buffets de dictées , à déguster, à savourer en entrée, plat principal ou dessert , et à consommer sans modération ……

Voici une carte mentale qui présente les 4 buffets de dictées du manuel. La présentation reste volontairement partielle/inachevée avec chaque fois une sous-branche en attente car chaque buffet cible entre 5 et 7 types de dictées/activités : il serait trop long et peut-être pas assez clair pour le lecteur de n’en faire qu’un résumé .

OhOh! Cool l'Ortho!

un zoom sur quelques pages

1 – Les stratégies OhOh! , au nombre de 11 , répertoriées pages 66 et 67 du manuel et illustrées avec des exemples. Deux présentations sont proposées (tableau avec 11 cases ou 3 paragraphes où les stratégies sont classées. Par exemple, l’élève pourra noter la stratégie qu’il aurait pu utiliser pour ne pas se tromper ou valider sa réponse en indiquant la stratégie utilisée ….  une idée « générale » de ces stratégies en carte mentale :

des stratégies OhOh!

2 – La mise en valeur des liens entre les mots page 75 du manuel : un vocabulaire à retenir ( clairement expliqué dans la fiche ressources pages 108 et 109 de l’ouvrage):  ainsi on apprend que  » les mots décideurs sont ceux qui décident de l’accord et les mots porteurs de costume ceux qui s’habillent avec la marque qui correspond » . Trois façons sont proposées , (un choix selon ce qui est plus parlant pour chacun ….) pour mettre en évidence les accords :

  1. La technique des ponts : « des ponts pour mettre en évidence les liens grammaticaux »
  2. « Des numéros pour mettre en évidence les accords entre les mots »
  3. Utilisation de couleurs,  » mise en relief pour mettre en évidence les décideurs et les porteurs de costume »

3 – Un tableau récapitulatif page 85 et 86 pour faire le lien entre groupes de sens, natures et accords . Ainsi l’élève pourra « (re)découvrir le rapport entre les classes de mots (ou natures) et les accords . Des activités sont donc faites :

  • pour « (re)construire le concept de classes de mots » (mots qui ont souvent plusieurs « costumes » et qu’il faut tout de suite repérer dans un texte)
  • pour bien comprendre/analyser le lien grammatical qui lie ces mots ou groupes de mots

4 – des textes très importants pages 137 et 138 (à lire et relire… par les élèves et l’enseignant ! ) : Que signifie relire? et Pourquoi est-ce si difficile de se relire?  associés à la chasse aux erreurs à l’aide de 4 paires de lunettes.

Cette chasse aux erreurs m’a particulièrement intéressée pour travailler sur une procédure organisée de relecture de texte. Voici la carte créée à partir du livre, cette chasse telle que je l’ai comprise ( et qui devrait me servir pour préparer une grille de relectures  …)

les paires de lunettes ohoh

Cet ouvrage laisse une grande liberté de travail , des choix étant toujours possibles, des retours aussi si une stratégie n’est pas assez efficace par exemple . On peut même y ajouter ses propres stratégies . Ainsi, dans le buffet de dictées « liens », la dictée « accord du participe passé » présente une astuce/méthode (dont il est déjà question dans l’ouvrage de 5ème primaire de la même collection, présenté ici) mais on peut aussi utiliser et/ou proposer aux élèves une autre stratégie (celle du mur placé après le participe passé ou celle présentée dans « Le verbe au quotidien » j’en ai parlé dans l’article sur l’accord du participe passé ici …..)

Le manuel est ,comme ceux de la collection, accompagné d’un guide méthodologique et très agréable .On peut trouver un complément de ce guide téléchargeable sur le site ici , sans oublier des précisions sur la philosophie des auteurs et leur conception de l’orthographe  .

Alors …. mettons-nous à table …… Bon appétit … et bon travail avec cet excellent ouvrage !

Le verbe au quotidien ou la conjugaison autrement , au service de l’écriture

210b5232« Le verbe au quotidien » est un ouvrage édité par le SCEREN (CRDP Bourgogne) que je viens d’acheter. C’est un outil qui aborde « les problèmes posés par le système verbal sous des angles variés… »J’ai recherché à travers cet ouvrage des idées pour répondre (ou essayer de répondre) aux questions suivantes :

Comment on peut amener l’élève à une réelle réflexion sur la langue ?

Comment  se relire efficacement et/ou planifier sa relecture ? une grille de relecture serait-elle utile/efficace?

Et finalement ,  ne doit-on pas apprendre à se relire ?

Dès les premières pages , un paragraphe m’a déjà bien intéressée : « Vigilance orthographique et révision de textes : des compétences stratégiques à entraîner ». On peut lire ensuite que :

  • « La pratique régulière et systématique de la révision de textes doit être privilégiée
  • Les procédures de révision de textes font elles-mêmes l’objet d’un apprentissage »  

qu’il est important  :

  • d’ expliciter et « faire expliciter les procédures , avec un recours au sens indispensable
  • de prendre en compte les facteurs menant à la réussite »

Quelques stratégies pour une meilleure planification de la relecture :

  • « Porter son attention successivement sur l’orthographe, les contraintes d’écriture, la présentation, la mise en page (élaborer une grille de relecture par étapes ?)
  • Utiliser des procédures de vérification orthographique habituelles (donc déjà mises en place dans la classe : dictionnaires, manuels, outils de référence, mémos, classeur …). L’élève apprend à trouver lui-même l’outil où se trouve l’information qu’il cherche
  • Apprendre à réviser un texte de manière organisée et systématique : des exemples selon les activités et l’objectif proposés :
  1. faire la liste des sujets et des verbes pour vérifier les accords
  2. souligner de 2 couleurs différentes les verbes à l’imparfait et au passé simple
  3. vérifier la formation de phrases impératives en coloriant de différentes couleurs (terminaison -ez, majuscule, point d’exclamation,trait d’union…)
  4. faire colorier les terminaisons -er ou -é des verbes avec des couleurs différentes et vérifier la cohérence de leur emploi »
  5. ……

du côté des procédures :

  • « Automatiser progressivement les procédures d’accord
  • Effectuer des relectures avec explicitation de chaque choix de terminaisons par exemple, ou explicitation des étapes du raisonnement
  • Mise en mots de la procédure par l’élève lui-même (verbalisation) : on s’assure ainsi de sa compréhension »

Remarque : Dans cet ouvrage, il y a bien plus d’idées que celles dont je parle ci-dessus car les objectifs dans le domaine du verbe sont nombreux (reconnaître/utiliser un temps, conjuguer avec aisance/agilité, maîtriser l’accord du verbe avec son sujet / l’accord du participe passé ….).

Dans la 2ème partie de l’ouvrage , des fiches élèves très intéressantes ( et même drôles!) permettront d’accompagner les élèves dans l’acquisition de ces compétences stratégiques. J’en ai utilisées quelques-unes (en suivant l’explication donnée en 1ère partie d’ouvrage) , légèrement agrandies.Un exemple en image de ce que nous avons fait :

  • drôles de phrases : un peu d’humour !!! mais justement plus difficile pour Léo pour mettre du sens sur ce type de phrase alors qu’aucun problème ne s’est posé pour retrouver les verbes ou les noms , les accorder et justifier l’accord!

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un livre intéressant …… avec des activités qui conviennent à tout ouvrage possédé en classe

L’orthographe autrement « OhOh!Yes! de l’Ortho! » chez nos amis belges

A la découverte d’un nouveau manuel : OhOh ! Yes ! De l’Ortho ! , niveau CM

ohoh_yes_guide-resize_0 Il fait partie de la collection OhOh! pour apprendre l’orthographe , collection éditée par une petite maison d’édition belge , les éditions Atzéo, que j’ai eu le privilège de recevoir en spécimen .C’est l’orthophoniste de Léo qui m’en avait parlé lors de notre dernier rendez-vous de juillet.

J’ai regardé cet ouvrage avec des objectifs précis :

  • Comment rendre encore plus performante une orthographe en s’appuyant sur le visuel et en mettant en place des stratégies liées au sens ( en bref en réfléchissant et en étant vigilant …..)
  • Comment automatiser une attitude active dans la relecture/ révision de textes (en passant par des activités planifiées, peut-être en passant par une grille de relecture systématique et organisée ?)

Des bulles en introduction donnent tout de suite le « ton » de la collection comme celle-ci : « en langue française, j’écris comme je vois, rarement comme je parle ou comme j’entends ».

Ou « une dictée c’est un moyen pour apprendre à regarder et à analyser l’orthographe ».

En 4ème de couverture, on peut lire aussi : les « … enfants sont confrontés à des tâches de visualisations et d’observations attentives de la langue française… » et « avec OhOh ! l’enfant réfléchit… » ….. des clés qui nous ouvrent les portes du monde de l’orthographe ???? Qu’une envie : se plonger dans l’ouvrage ….. ce que j’ai fait !

Différentes séquences sont proposées avec des objectifs précis . Je ne pourrai pas parler de tout , j’ai essayé de poursuivre mon objectif avant tout.

1- J’ai repéré en début de chaque séquence des phrases/formules très parlantes et utilisées à plusieurs reprises:

  • «J’écris comme je vois  et selon des liens dans la phrase ».                  
  • Etre attentif aux liens entre les mots dans un texte (des conseils de « méthodes » ou des astuces sont donnés tout au long des ouvrages comme tracer des ponts entre les mots qui sont liés : « des ponts pour mettre en évidence les liens grammaticaux entre des mots » : ceci me paraît intéressant dans une grille de relecture systématique et organisée …. à créer ?)
  • « Je suis attentif au sens pour m’aider ». En fait, il s’agit de « dépasser la copie mécanique par l’attention portée au sens. »
  • S’entraîner à garder en mémoire des groupes de sens de plus en plus larges par la copie correcte de groupes de mots cohérents (ou groupes de sens) . Une astuce : mettre une barre pour séparer les groupes de sens .Par ailleurs, pourquoi ne pas s’entraîner lors de la copie d’une leçon d’histoire, maths ou autre à copier par groupes de sens…
  • Analyser ses erreurs de copie
  • Trouver des stratégies efficaces de copie (un tableau ressources page 12 de l’ouvrage , à télécharger sur le site) afin de devenir plus performant en copie pour atteindre le statut de « champion copieur ».
  • «Tu deviens vigilant vis-à-vis des lettres finales muettes » (on peut parfois les expliquer) par exemple réfléchir au rôle du S à la fin des mots, du T ….
  • « Tu apprends à expliquer l’orthographe » correcte par écrit (en utilisant la formule c’est comme jusqu’au CM1 …. Puis car ….). Des fiches sont à télécharger sur le site pour cet entraînement également .
  • « Tu t’entraînes et tu expliques tes erreurs » : S’entraîner à écrire et se relire en appliquant les stratégies apprises, repérer des erreurs et justifier les graphies correctes
  • Un travail très intéressant aussi sur l’accord du participe passé et une méthode à découvrir ….

2- Autre trouvaille de cet ouvrage : la phase métacognitive quotidienne également très intéressante . Quelques exemples :

  • « lorsqu’un mot se termine par S , cela peut être à cause de ….. »
  • « Exprimer ses causes d’erreurs les plus fréquentes et noter sur un post-it un moyen d’éviter ce type d’erreur »
  • « Pour être performant en copie , je veille à ….. »

3- et pour finir : un réinvestissement dans l’écrit à la fin de chaque séquence : c’est la rédaction d’un petit texte avec une contrainte d’écriture en lien avec ce qui a été vu dans la séquence. Un exemple :

« Rédiger un court texte. Pour 4 mots dont l’élève est sûr de l’orthographe, il rédige une explication à l’aide d’une des formules (c’est comme … ou car …) »

Un essai de présentation de l’ouvrage en carte mentale :

OhOh! Yes! de l'Ortho!

De manière plus générale, la collection se présente avec le manuel de l’élève pour chaque année (du CP à la 5ème) accompagné du guide méthodologique . Dans ce guide sont précisés les objectifs, les conseils méthodologiques. On y trouve aussi des fiches ressources très bien conçues , servant de point de départ et/ou d’analyse.

En fait c’est une collection de 5 « compétenciels » pour apprendre l’orthographe pendant 5 ans. Le but est d’apprendre à réfléchir sur la façon d’écrire le français, de « comprendre ce qui se passe avec l’orthographe »

Tout au long des ouvrages, l’élève est guidé : tout est indiqué : s’il doit travailler seul, à 2 ou en petit groupe. Les consignes sont très claires, les conseils , astuces , stratégies ne manquent pas. Le livre est très agréable.

J’ai aussi beaucoup aimé avant de démarrer l’activité , le « mets-toi en condition » ou après le « prends du recul sur ton travail » , tous ces temps qui ont peut-être disparu dans les classes ou , en tous cas, dans la plupart des manuels ! Encore un problème de temps, leur laisser ce temps résoudrait pas mal de difficultés……

Des ressources, des articles à lire attentivement , des explications sur cette façon d’apprendre l’orthographe sur le site d’Atzéo (http://atzeo.com) et , pour le manuel de 5ème primaire OhOh ! Yes ! De l’Ortho ! c’est là : http://www.atzeo.com/manuel-5e-primaire ( quelques pages du manuel, quelques fiches ressources , un complément du guide méthodologique ….), à consulter absolument (d’ailleurs plein d’autres ouvrages, jeux de cartes en calcul par exemple à découvrir aussi…)

Je consacrerai un autre article au manuel qui suit celui-ci : OhOh ! Cool ! l’Ortho ! qui couvre le CM2, la 6ème et la 5ème dans quelques jours

En tous cas une très belle découverte pour moi , une mine d’idées et aides pour vraiment apprendre l’orthographe, un travail de longue haleine sans doute … Mais il est toujours temps d’essayer : apprendre à réfléchir , comprendre comment fonctionne sa langue est utile dans toutes les matières !

Si vous souhaitez tenter l’expérience , les manuels peuvent être commandés chez le revendeur en France : les éditions Pirouette (pas de frais de port internationaux) dont nous avons déjà parlé.

à suivre donc …….

ajout du 21 / 08 : un lien pour voir les équivalences des classes Belgique / France (merci Elodie!)

Quand la virgule perturbe les calculs ……

ou la multiplication avec des décimaux et la difficulté de placer la virgule ……

Je me heurte à un problème avec l’écriture de cette virgule à la bonne place dans le résultat d’une multiplication posée et j’essaie de comprendre ce qui se passe :

  • pourquoi cette dimension « d’espace/temps » est-elle  gênante uniquement dans la multiplication posée à 2 étages (avec un multiplicateur à 2 chiffres) alors que Léo domine cette technique opératoire ?

exo 4 8 juin  la virgule n’a jamais été placée au bon endroit , elle a d’ailleurs la même place que dans l’autre nombre décimal (mais à partir de la gauche…)

  • y a-t-il une « saturation visuelle » avec les carrés d’emplacement des nombres dans le gabarit et cette virgule ?
  • y a-t-il une difficulté pour aller chercher l’info visuelle et la reporter au résultat ( 4 lignes plus bas) ?

CAR :

  1. la règle est comprise
  2. la technique opératoire de la multiplication est parfaitement acquise (même sans l’utilisation de couleurs)
  3. pas de difficulté pour placer la virgule sur une multiplication en ligne ( la multiplication en ligne a toujours parfaitement fonctionné, pas d’erreur dans la position des retenues non plus d’ailleurs)(image 1 ,ex1)
  4. pas de difficulté (hormis le 1er jour où cette notion a été abordée) pour choisir le bon résultat (selon l’emplacement de la virgule) (image 1 ,ex2)
  5. pas de difficulté pour une multiplication posée à un seul étage (1 seul chiffre au multiplicateur) malgré quelques hésitations dans un premier temps (les exercices sont ceux qui ont été faits le premier jour où la notion a été présentée) (image 2)

MAIS , une autre remarque : dans le gabarit de la multiplication à 2 étages, une légère hésitation parfois pour écrire le nombre à virgule « dans les bonnes cases » : Léo semble recompter par exemple pour écrire 2,34 avec le 2 dans la case verte (des centaines normalement alors qu’il lit  2 virgule 34 ) : cela a-t-il une première incidence dans sa difficulté ?

 image 1                                                                      image 2

exo 7 juin exo 3 8 juin

Nous avons donc repris tout cela tranquillement le lendemain et, comme par « miracle » en une dizaine de minutes,  le problème a été réglé. Léo a « verbalisé » ce qu’il faisait . Reste à savoir si cela va durer …..

Pour donner une autre aide, son orthophoniste nous a conseillé de passer par l’ordre de grandeur . Astuce que nous allons aussi utiliser d’abord sur un autre type d’exercice : la multiplication d’un nombre décimal par 10, 100 ou 1 000 qui vient d’être abordée .

  • exemple : 8,75 X 10   8 X 10 = 80 ordre de grandeur donc  8,75 X 10 = 87,5
  • L’ordre de grandeur permet aussi de vérifier : si j’applique la « règle » je décale la virgule d’un cran vers la droite  8,75 X 10 = 87,5 , on est bien dans les 80

En fait, c’est ce « déplacement » de la virgule qui est très récent donc fragile, qui demande encore à être travaillé , à être exprimé, argumenté …. et aussi les situations rencontrées dès le premier exercice :

  1. la virgule qui parfois « tombe dans le vide » puisqu’il n’y a rien derrière , on ne la met pas ! 1,2 X 10 = 12 et pourtant Léo fait le geste de la mettre après le 2….
  2. sans compter ces fameux zéros utiles ? inutiles ? à ajouter ou à supprimer ?
  • 0,25 X 10 = 2,5 je ne mets pas le zéro
  • mais 0,025 X10 = 0,25 là je l’écris !
  • et 2,3 X 100 = 230 j’en ajoute un ( ou bien je pense que 2,3 c’est aussi 2,30 )

Je crois que là aussi on va reprendre cela tranquillement samedi et surtout le laisser écrire ce qu’il pense , le laisser argumenter …. LUI LAISSER SIMPLEMENT LE TEMPS de voir comment ça fonctionne exactement , de reprendre ses repères avec cet élément nouveau qu’est la virgule et de s’approprier aussi la règle (ou sa règle ) ……

 

 

Réunion de la SOFTAL, 3ème et dernier compte-rendu

Suite aux 2 articles sur la réunion scientifique de la SOFTAL publiés ici et , voici le 3ème et dernier compte-rendu.

Apprendre l’anglais lorsqu’on est atteint de troubles spécifiques du langage est-il un défi impossible, voire inutile? , Véronique Bancel

Beaucoup de questions ont été soulevées par Mme Bancel et j’ai essayé de les résumer ici :

langues et dys F

L’anglais est une langue « opâque », une approche multi-sensorielle semble intéressante. J’ai listé quelques sites qui peuvent apporter des aides , des « trucs et astuces »pour la pédagogie des langues (qui ont été cités lors de la conférence) :

  1. dyslexie et anglais : une fatalité ? ( Académie de Dijon)
  2. Mémoire soutenu par Véronique Bancel, professeur certifiée d’anglais, à ESPE de Lorraine : Elle tente de répondre à la question : Existe-t-il des pratiques pédagogiques favorables à l’apprentissage de l’anglais par les élèves porteurs de troubles du langage ?
    L’objectif de ce mémoire est de faire un état des lieux des difficultés rencontrées par les élèves « dys » dans l’apprentissage de l’anglais, et de présenter des exemples de pratiques et de démarches pédagogiques favorables qui peuvent permettre l’accès à des connaissances minimales en anglais à l’heure où la maîtrise d’une langue étrangère constitue un atout souvent indispensable pour l’accès au monde du travail
  3. Troubles du langage et langues vivantes (académie de Strasbourg): Un groupe de professeurs de langues de l’académie de Strasbourg a travaillé dans un GRF (Groupe Recherche Formation) sur des problématiques liées à la dyslexie. Les expérimentations menées dans ce cadre sont décrites dans les documents présentés. 

Remarque : je ne suis pas en mesure de parler de toutes les interventions et je ne peux que citer quelques-uns des autres sujets abordés pour vous donner une idée de l’étendue des recherches toutes aussi intéressantes les unes que les autres :

  • Michel Fayol : « Certains jeux améliorent-ils les performances numériques en Grande Section Maternelle? »
  • Bernard Lété : « Un bilan 10 ans après la loi de 2005 »
  • Arnaud Roy :  » Fonctions exécutives chez l’enfant »
  • Vincent Lodenos : « Fonctions exécutives : quelle réalité à l’école? » 
  • la dyslexie chez les étudiants à l’Université
  • …..