Quand la phrase interrogative pose question ….

Depuis le CE2, la phrase interrogative est problématique ou plutôt la transformation d’une phrase déclarative en interrogative avec le sujet inversé : c’est là que ça coince un peu .

A y regarder de plus près, on peut aussi se poser des questions sur les exercices des manuels qui, une fois que les enfants reconnaissent une phrase interrogative parmi d’autres types de phrases, qu’ils savent mettre la bonne ponctuation ( et encore certains énoncés peuvent accepter plusieurs réponses !), il faut passer par la transformation de phrases déclaratives en phrases interrogatives . Et tout ceci sans aucun contexte , sans donner vraiment de sens à ce que l’on fait ….

Par exemple : transformer la phrase « J’ai 11 ans » en phrase interrogative , de 2 façons différentes . L’enfant doit produire : Est-ce que j’ai 11 ans ? puis Ai-je 11 ans ? Qui de nos jours emploie cette formule ? Et surtout , ne pas donner de réponse …… ça c’est difficile aussi à faire comprendre à ces enfants qui sont souvent dans le concret…. et une question attend toujours une réponse …..

Sans compter ce « est-ce que » pas si facile à écrire , la place du tiret, et des tirets ( du type Atil un cheval blanc ?), le t ( qui est là ou non ) , et la reprise du sujet par un pronom  ( Les enfants sont-ils rentrés ?)

  • Nous avons revu d’abord de façon simple , la phrase et les 4 types de phrases à partir de la leçon faite en classe et de la carte mentale ci-dessous ( que l’on peut retrouver ici ) et qui avait été faite en CE2 :

la phrase f

Remarque : c’est comme d’habitude , Léo a besoin d’avoir d’abord cette carte « vue d’ensemble » de la phrase pour aller ensuite « zoomer » une notion particulière.

  • De plus près, nous avons observé la phrase déclarative et la phrase interrogative avec cette 2ème affiche :

carte phrase declar ou interro

  • puis , entraînement avec des phrases sur des étiquettes plastifiées que l’on a manipulées avec pour objectif d’être capable de transformer une phrase déclarative en phrase interrogative de 2 façons différentes : un exemple en image mais plus nette quand on le télécharge ci-dessous sous word)

P1060372 P1060371

même type d’exercice sur fiche ( avec le moins de chose possible à écrire : on a conservé le est-ce que, est-ce qu’ et un exemple dans la consigne. Il faudra compléter  , le reste sera écrit sauf la ponctuation qu’on demandera de mettre): des exemples d’exercices à télécharger(à plastifier ou non ) :

télécharger sous word  : exo Les phrases interrogatives est-ce que 1exo Les phrases interrogatives_inversion verbe1 –  exo phrases interrogatives

Remarque : Peut-être n’insisterons-nous pas sur les phrases interro-négatives et les phrases où le sujet est repris par un pronom …..selon ce qui sera demandé en classe.

  • Et encore des tas de possibilités du style :  trouver la question dont la réponse est soulignée dans la phrase EX: Le chien est parti dans sa niche aurait  pour question Où est parti le chien ?… Bref, si on le prend sous forme d’un jeu sur la langue , pourquoi pas car sinon , dans quelle situation aura-t-on à faire ce genre de gymnastique si ce n’est pour travailler la flexibilité mentale…. ( manque de temps pour faire tout cela)
  • Finalement , à partir de la leçon écrite en classe , et à l’aide d’une carte « vierge » (ou presque) , Léo va pouvoir faire sa carte mentale sur la phrase interrogative et y mettre ses propres exemples.

Voici la carte de départ que je lui ai fournie (c’est la 1ère carte de l’année donc on va doucement…)

La phrase interrogative1

Et la carte finale de Léo qui lui servira à apprendre sa leçon ( j’ai fait la « secrétaire » car les mercredis sont toujours très remplis ….):

La phrase interrogativeF 2

du côté des grands nombres : des outils ?

Dès qu’on parle grands nombres, un réflexe me semble indispensable : prendre le tableau de nombres ( 2 tailles car dans un premier temps suffisent la classe des unités simples et celle des mille ). Voici donc notre matériel :

  • tableau n° 1 :

img934

  • tableau n° 2 : à utiliser pour aborder les nombres au dessus de 999 999

img964

Voici les premiers problèmes rencontrés au cours des différents exercices et les essais de solutions apportés : (sans compter « la remise dans le bain de début d’année », l’adaptation à un autre enseignant , bref le temps de « prendre ses marques » aussi …) mais tout en sachant que le rangement par ordre croissant ou décroissant est acquis et la « technique » parfaitement automatisée ( Il faudra veiller quand même à la présentation  des nombres sur le support (préférence en ligne au lieu d’en tableau) , à la quantité de nombres à classer , possibilité aussi de les mettre sur des étiquettes pour un déplacement facilité , possibilité de barrer les nombres utilisés ….Toujours essayer de réfléchir en amont sur le support afin que ce ne soit pas un obstacle à la prise d’informations pour réaliser un travail : cela est d’ailleurs valable …pour tout !)

  1. Chiffres et couleurs : Léo a eu tout de suite besoin de revenir à ses couleurs il est vrai que cela fait maintenant 2 ans que j’adapte son travail en maths en conservant le bleu pour les unités, le rouge pour les dizaines et le vert pour les centaines. Que ce soit dans les énoncés de problème, dans les gabarits d’opérations , c’est un élément important.
  2. Le chiffre des … ou  le nombre de … ? Là aussi le passage par le tableau et les couleurs sont importants.
    Pour chercher le chiffre des …, Léo écrit d’abord le nombre dans le tableau , puis repère le chiffre qui est demandé. Par contre, chercher le nombre de …. est plus difficile mais cela semble se mettre en place : le nombre est écrit dans le tableau , puis Léo pointe la colonne demandée , trace un petit trait et fait un « plateau » qui va jusqu’au chiffre le plus à gauche : là, il a le nombre de …. demandé. Bien sûr que dans le nombre 4 357 , il a eu un moment d’hésitation quand il a fallu dire que 4 était le chiffre des unités de mille mais aussi le nombre d’unités de mille ! mais il a quand même arrêté son plateau au bon endroit ( cela l’a quand même questionné ! ) J’avais préparé une fiche méthode (qu’il a à sa disposition à l’école mais toujours plus pour l’AVS et l’enseignant) où je vais remplacer la flèche (en bas de la fiche) par un plateau car c’est ainsi que Léo se l’est directement appropriée :

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1ère version suivie de la 2ème( avec le plateau)

3. La décomposition des nombres : on a utilisé des cartes nombres « genre Montessori »  trouvées ici ( imprimées en noir) et , avant de les plastifier j’ai repassé au feutre (rouge, vert ou bleu) le 1er chiffre ,à gauche. On a pas mal manipulé ( pour l’instant jusqu’à 9 999 mais les cartes vont jusqu’au milliard !) et vu ainsi par exemple que 5 143 c’était aussi 5 000 + 100 + 40 + 3, puisqu’on utilisait ces quatre cartes nombres. Pas de problème majeur. ( un outil qui nous a bien servi et que nous avons utilisé début août)

P1060369 P1060370

Là où cela se corse, c’est lorsqu’on aborde la décomposition de type :

2 540 = (2 X 1000) + (5 X100) + (4 X 10) et là, le problème majeur est lié à l’écriture des parenthèses [ ( ou ) ? laquelle est la bonne ? régulièrement la parenthèse finale est écrite dans le sens de la parenthèse initiale , cela lui demande une réflexion / un contrôle supplémentaire ….] , et à la succession des signes X et +  et cela , au final demande beaucoup de ressources.

Comment surmonter ces obstacles , quelques idées :

  • mettre la feuille pour l’exercice en format paysage (plus de place pour écrire)
  • prévoir les signes en noir ( parenthèses, + et X  , le signe + peut être surligné en jaune par exemple puisqu’on le retrouve aussi dans le 1er type de décomposition)
  • (au début au moins) conserver les couleurs
  • laisser remplir
  • un exemple d’exercice adapté sous word (page 12 C « Pour comprendre les maths CM1 ») page 12 C
  • Remarque importante : penser à passer tout de suite d’une écriture à l’autre de type (2 X 1000) + (5 X100) + (4 X 10) c’est ? …… ou 2 540 peut aussi s’écrire ? ….(travail sur la flexibilité mentale) , sans oublier le passage en mots ( mais celui-ci ne pose pas vraiment problème à Léo, il a quand même à sa disposition dans le mémo de Maths la page nombres en mots mais il s’en passe…)

 

passé, présent ou futur ? Attention aux pièges !

Ces notions de passé, présent futur ne sont pas encore  « stables à 100% » chez Léo, non pas dans son langage , ni dans sa production écrite mais dans  l’exercice de classement de phrases dans les 3 époques.

Léo a tendance à vite prendre un seul repère visuel principalement dans une phrase pour dire si elle est au présent, au passé ou au futur.
Exemple 1 : Dans le passé , …… ça lui suffit , la phrase est au passé , ça marche en général
Exemple 2 : Ma grand-mère …… et là, il donne sa réponse « c’est du passé » car, appelant  mamie ou mémé , grand-mère pour lui est vraiment âgée donc …… sa logique …. le conduit sur une erreur! ( ici, c’était : Ma grand-mère me propose une promenade.)

  • Nous allons donc retravailler à partir de 3 phrases sur la grand-mère justement et essayer d’élaborer ensemble une « méthode » ou plutôt une façon de réfléchir qui empêche de tomber dans les pièges après avoir analysé ce qui a empêché de réussir ( là c’est Léo bien sûr qui doit en prendre conscience car moi j’ai compris ce qui pouvait le faire échouer).
  • Mais auparavant, nous allons :
    1.Donner différentes phrases à classer dans les 3 boîtes du temps (rouge, bleue et verte)
    2.Exiger la lecture complète de la phrase
    3.Donner des « mots de temps » à classer dans ces mêmes boîtes (rappel des mots de temps sans oublier les « jadis » (peu courant mais que l’on trouve dans les exercices !), le « bientôt » (entre un sens futur et présent : je pars bientôt ) …..
  • Travail sur les phrases « Ma grand-mère »: j’ai donné ces 3 phrases à Léo

( plastifiées et découpées sur 3 bandes)
Ma grand-mère me raconte une histoire.
Ma grand-mère me racontera une histoire .
Ma grand-mère m’a raconté une histoire.

photo 1

Et nous avons discuté sur ces 3 phrases . J’ai annoncé qu’il y avait un piège et j’ai demandé de les lire en entier.

Là , après la lecture des 3 phrases, Léo dit : « oui le piège c’est raconte, raconté, racontera » . On a  cherché des indices qui permettent de donner une réponse et de « critiquer » cette réponse. On a cherché si parmi les indices, il y avait des mots de temps . Ici il n’y en a pas donc on a essayé des mots de temps qui pouvaient fonctionner maintenant, hier, demain ( ces 3 mots , choisis par Léo sont écrits sur des étiquettes , de la couleur associée à la boîte du temps : maintenant en rouge, hier en bleu et demain en vert ). Léo posait l’étiquette à la fin de la phrase ,relisait la phrase avec cette étiquette ( en prenait une autre si elle ne convenait pas ) et concluait sur le choix de l’époque.

photo 2 photo 3photo 4

On a aussi repéré le verbe conjugué.

Voici une idée de méthode pour réussir : « présent , passé ou futur ? » ( que j’ai dans ma tête mais je l’adapterai à celle de Léo )
1- Je lis la phrase en entier .
2- Je regarde les mots de temps s’il y en a.
ou j’essaie d’ajouter un mot de temps à la phrase (mots à choisir)
3- Je regarde le verbe conjugué ( 1 mot ou 2 mots )
4- Je donne ma réponse

Cela a donné avec Léo :

1- Je lis la phrase en entier .
2- j’ajoute un mot de temps à la phrase (demain, hier, maintenant) et je la relis                     3- je vois celui qui marche et je donne ma réponse

Voilà ce que pourrait être la fiche méthode (pour l’enseignant et l’AVS tant que ce n’est pas automatisé mais Léo n’en a plus besoin en tant que telle) ( les étiquettes ont été mises en dessous pour les découper et les avoir ainsi à portée de mains si nécessaire)

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L’essentiel pour moi c’était que Léo s’oblige à lire la phrase en entier pour avoir tous les indices et qu’il puisse , en manipulant si nécessaire , justifier sa réponse.

Du côté matériel  , Il faut juste avoir les 3 étiquettes choisies sous la main dans un premier temps (avec les couleurs de référence) et un support d’exercice avec une phrase par ligne , aéré,( comme dans les indications d’adaptations habituelles ) pour pouvoir placer facilement l’étiquette ( détail matériel mais important!)…… puis cela se fera dans sa tête……la fiche méthode pouvant être à disposition dans la boîte à outils.

 

 

Le PAP , un nouvel outil de suivi de l’élève ?

Je viens de lire un document (passé par une orthophoniste, extrait d’Ortho magazine,  juillet/août 2014) sur le PAP : plan d’accompagnement personnalisé. Il s’agit d’un projet de circulaire qui devrait entrer en scène  dès la rentrée  : un dispositif Education Nationale, défini comme un outil de suivi de l’élève .

  1. J’ai tout d’abord résumé les 2 pages de l’article dans une carte mentale que voici :

le PAP  un outil de suivi de l'élève2

2. L’article se termine par ces mots ( en parlant du document type ou modèle national)    « Ce modèle présente une liste de possibilités d’aménagements. Plutôt que de cocher un trop grand nombre d’items, il est préférable de mettre en évidence les aménagements indispensables. Il s’agit avant tout pour l’enseignant, de centrer son action sur des aménagements qui pourront être poursuivis tout au long de l’année scolaire »……..

3. Faisant suite à cet article, on trouve les 4 fiches « annexes » de ce projet de circulaire maternelle, élémentaire, collège, lycée.Je les ai parcourues des yeux : les adaptations et aménagements à mettre en place ressemblent étrangement à ce que l’on demande dans le PPS pour ce qui est des lignes essentielles et c’est en élémentaire qu’ils sont le plus fournis.C’est tout de même une liste d’aménagements , d’adaptations relativement clairs et faciles à mettre en oeuvre . Cela manque un peu de personnalisation à mon goût (pourtant le titre est prometteur « plan d’accompagnement personnalisé ») et d’outils à préciser mais c’est déjà bien qu’une « trame » existe .Certaines académies proposaient depuis quelque temps déjà ce même type de fiches (souvent plus détaillées d’ailleurs) un exemple ici (pour la dyspraxie) de l’Académie de Rouen.

Remarques personnelles : Pour la plupart, ce sont d’abord des adaptations « de bon sens », valables en grande partie pour plusieurs types de difficultés donc très générales … ( à personnaliser et à préciser MAIS peut-être que là, on n’est plus dans le cadre ? on passe dans la « gamme au-dessus « : le PPS ? )

D’autre part si le document donne une liste d’adaptations possibles, il me semble qu’il manque « une pièce » à cette procédure : la connaissance précise de l’enfant (ses points faibles sont connus mais ses points forts , où apparaissent-ils ?) et de son (ses)  trouble(s ) par l’enseignant pour faire des choix.

4. J’ai trouvé ,sur d’autres documents, cette phrase :

« Le PAP se distingue du PPS car :

  • il ne relève pas du champ du handicap

  • il est à visée pédagogique

  • il engage les personnels de l’Education Nationale, la famille et l’élève »

et cela m’a interpelée :

  • Qui va déterminer la « frontière » du handicap et décider si c’est un  PPS ou un PAP qu’il faut mettre en place ?
  • Les aménagements et adaptations ne sont -ils pas de nature pédagogique dans le PPS ?
  • le PPS n’engage-t-il pas les personnels de l’Education Nationale ?

En conclusion pour l’instant , attendons de voir le texte et ses annexes ……

La flexibilité mentale : des petits trucs pour la travailler : un exemple en conjugaison

La flexibilité mentale , pour faire simple, c’est quoi ?

C’est une difficulté à :

  • s’adapter aux imprévus, aux changements
  • corriger ses erreurs,
  • à passer d’une tâche à l’autre

(définition tirée du site Integrascol , article sur les fonctions exécutives)

Ce sont des difficultés qui sont toujours présentes mais qui « bougent » quand même dans leur intensité. Il me semble qu’il y a là un rôle à jouer pour améliorer cette flexibilité . Bien sûr que c’est une partie très importante travaillée par les différents intervenants mais , pourquoi pas trouver quelques idées dans le travail quotidien pour renforcer cette compétence.

Un exemple : Des petits trucs en conjugaison

Même si la notion de temps (présent, passé, futur) n’est pas encore à 100% intégrée, j’ai créé 2 fiches d’entraînement que l’on pourra utiliser (sans doute à la maison) . Elles comportent chacune  plusieurs parties :

Une fiche recto verso n° 1 :

  1. Indiquer le groupe du verbe, cocher le temps demandé
  2. conjuguer le verbe : aux différentes personnes, mais aussi avec d’autres sujets ( un GN singulier / pluriel, des sujets de type : papa et moi, maman et toi …)
  3. Passer le verbe à la forme interrogative
  4. Passer le verbe à la forme négative
  5. Ecrire ce verbe à la personne demandée
  6. Ecrire une phrase avec ce verbe et au temps demandé

Une fiche n° 2

  1. Maintenant que tu viens d’apprendre le verbe …. au ….., tu vas le conjuguer à un autre temps (déjà connu)
  2. Conjuguer un verbe (similaire) construit avec un préfixe ( exemple : si c’est le verbe faire qui a été appris, on peut faire travailler le verbe « défaire » ou « refaire » )
  3. Ecrire une phrase au singulier / au pluriel avec ce nouveau verbe

Voici donc les fiches (en image) et à télécharger sous word :

Fiche n° 1

img956img957

Télécharger la fiche 1

Fiche n° 2

img955 télécharger la fiche 2

Il me semble que ce type d’entraînement aide à faire des liens , à observer le mot dans différentes situations et doit contribuer à faire progresser la flexibilité mentale.

On peut continuer à réfléchir dans d’autres disciplines (en orthographe, nous pratiquons déjà ce genre d’entraînement dans la mémorisation des mots, en maths un peu aussi avec la réversibilité X et : …) mais des pistes sont encore à creuser…. j’essaierai de revenir sur ce sujet qui m’intéresse particulièrement …..

Remarque très juste formulée par Martine à lire dans les commentaires sur cet article (Merci Martine !)

un essai de synthèse sur les axes de travail

Pourquoi  ce travail ? Plusieurs raisons :

  • la plus importante à mes yeux : faire comprendre à Léo les objectifs de toutes ces séances de rééducations : « Pourquoi je vais chez l’orthoptiste ? Pourquoi je manque la classe ? » Il a besoin de réponses claires à ses questions afin de mieux accepter tous ses rendez-vous. Surtout que, lorsqu’il y est, il est généralement  » à fond » ! Mais aussi parce que c’est quand même « lourd » ces différentes prises en charge …..
  • mettre en lien tous les intervenants me semble aussi très important afin que chacun sache dans quels domaines les autres travaillent : complémentarité mais aussi différentes façons de voir les choses, tout est compatible et permet d’avancer
  • savoir où l’on va « au présent  » mais en pensant « à l’avenir «  : c’est le CM1 mais Léo est déjà dans le collège : il pose beaucoup de questions, veut voir les livres …. et nous aussi , nous avons besoin de nous projeter sur l’avenir pour mieux l’accompagner au présent

J’ai donc préparé une carte mentale et vais demander aux différents intervenants d’expliquer en quelques mots les axes de travail qu’ils envisagent pour cette nouvelle année scolaire  .Leurs objectifs , voire même des sous-objectifs .On en simplifiera le vocabulaire si nécessaire pour que Léo la visualise parfaitement et on essaiera de voir les évolutions , les progrès en faisant le point régulièrement. Je vais parallèlement demander à Léo comment il remplirait cette carte afin qu’on puisse en discuter…..

Léo   axes de travail vierge F

Suite à la dernière séance de l’orthoptiste, celui-ci a donné une autre « image » du travail des intervenants : lui c’est le mécano, et chacun des intervenants est comme une roue d’une voiture : il faut que les roues soient bien gonflées pour que le véhicule fonctionne bien ….. Léo serait le conducteur … et en route pour le collège (dans 2 ans !) … Voici donc le nouveau prototype de carte que je viens de préparer …. Les intervenants l’auront en main et, mis à part ce que j’ai noté de l’orthoptiste , le reste n’est qu’une idée notée en attendant les propres mots des intervenants ( pour l’instant cette nouvelle carte ne sera pas présentée à Léo bien sûr)

Léo   axes de travail F

à suivre …..

 

Les troubles visuo-practo-spatiaux…. un retour aux sources : l’ouvrage de Mme Mazeau

Suite à un bilan orthoptique neurovisuel, nous voilà repartis dans les termes : troubles visuo-practo-spatiaux. J’ai donc repris l’excellent ouvrage de Mme Mazeau  « L’enfant dyspraxique et les apprentissages » ( j’en ai déjà parlé ici) pour que ce soit plus clair dans ma tête .Mme Mazeau y consacre un chapitre entier : Compétences visuo-practo-spatiales et scolarité.

  • Un chapitre difficile à résumer tant tout y est important.J’ai tout de même gardé à l’esprit ces 5 idées :

1- Les difficultés se répercutent dans l’ensemble des apprentissages et , en classe concernent toutes les matières.
2- Il est difficile de mettre en lumière les composantes visuelles, praxiques et spatiales de ces matières.
3- Il est indispensable d’adapter les différents supports inexploitables du fait de leurs difficultés spécifiques (praxiques et visuo-spatiales) pour permettre à ces enfants de réaliser les acquisitions dans les mêmes délais mais avec des supports accessibles (apprentissage, contrôle et examen compris)
4- formaliser ces aménagements dans le PPS
5- Rôle primordial de l’ergo (dans son analyse et ses propositions)

  • Des pistes générales dans l’adaptation des supports pour toutes les matières sont aussi abordées dans ce chapitre
  1. dans la présentation des supports : éviter la manipulation , avoir des photocopies agrandies et de bonne qualité
  2. l’aération des supports est nécessaire avec une présentation claire, la mise en relief d’éléments pertinents(surlignage, écriture en couleur …), le recours à un code couleur toujours identique ( vert au début et rouge à la fin par exemple)
  3. le rôle de l’AVS : favoriser l’oral, la verbalisation, étayer l’enfant en l’aidant à structurer ses réponses, en relisant quand nécessaire, en préparant des supports (apprentissage et évaluation, outil formulaire )
  •  Mme Mazeau a aussi présenté une grille d’analyse des supports pédagogiques et des activités scolaires : elle permet  d’analyser les éléments practo-spatiaux d’une tâche scolaire.C’est un travail d’analyse « pointue » très intéressant et qui doit être explicité à l’enfant pour lui faire comprendre et accepter les raisons de certaines adaptations.Ceci est illustré sur un support de carte en géographie, de schéma en SVT ……. De nombreuses pages à lire et relire quand on est en charge des adaptations …MAIS qui peut prendre tout ce temps ?????? et pourtant n’est-il pas nécessaire pour celui qui prépare les supports et …. pour l’enfant qui apprend à se connaître, à savoir ses limites et à accepter ses compensations ?
  • J’ai essayé de faire 2 cartes mentales : après avoir essayé de synthétiser ma lecture sous forme de tableau , les difficultés dues à ces troubles apparaissent dans les flèches rouges avec le petit panneau « attention » et des solutions envisageables adaptations /compensations/remédiations sont indiquées dans les différentes sous-branches pour chaque compétence.

une première carte : Compétences visuo-practo-spatiales , compétences transversales

La lecture, l’écriture, la production de textes et l’orthographe sont les compétences transversales puisqu’on fait appel à elles dans toutes les disciplines

Compétences visuo  practo-spatiales  compétences transversalesF

une deuxième carte : Compétences visuo-practo-spatiales : géométrie, numération, opérations, problèmes,mais aussi  histoire, géographie et sciences

On parle beaucoup de géométrie mais , au collège, les enfants peuvent être davantage intéressés par la géométrie analytique et y être performants car les aspects perceptifs et spatiaux passent au second plan .Soyons patients surtout quand l’enfant « adore » la géométrie malgré ses difficultés!

Compétences visuo  practo-spatiales  géométrieF

Cette réflexion m’a été utile pour essayer de comprendre toujours et encore ce fonctionnement si particulier surtout dans le cadre d’un trouble neuro-visuel persistant et la nécessité de poursuivre les adaptations.

où ? quand ? comment ? à la recherche des CC …ou compléments circonstanciels

En poursuivant la recherche des compléments (ici pour les compléments d’objets), nous nous sommes intéressés à d’autres compléments , toujours autour de l’analyse de la phrase : les compléments circonstanciels … les CC comme Léo les appelle..

Certains mots ou groupes de mots répondent aux questions où ? quand ? comment ?

Ceci a d’abord été matérialisé par les feuilles que la chenille va pouvoir aller chercher et agrandir ainsi la phrase.Voici les feuilles :

P1050844  P1050846P1050845

Ce qui peut donner :

P1050850

et avec une phrase ( à l’aide d’étiquettes plastifiées et de pâte à fix ou simplement de papiers à poser) :

phrase

Lorsque nous sommes passés à des phrases sur papier, nous avons toujours utilisé la même procédure ( comme pour la recherche des COD/COI ici) et avons posé les questions . J’ai remarqué que le quand , et même le comment étaient relativement bien installés mais le restait plus difficile : cela est-il en lien avec les troubles spatiaux de Léo? le lieu pose-t-il davantage problème ? ….. De plus l’étiquette répondant au où? ( ici à l’école) s’est même déplacée (dans l’espace) pour donner une autre phrase « Léo écrit une lettre à Thibaut à l’école. »… Il va certainement falloir repasser par la manipulation…

J’ai préparé 2 autres cartes mentales pour continuer ce travail mais les définitives se feront avec Léo , celles-ci sont encore des pistes de travail.

  •  la première est la suite de celle parlant des COD et COI puisqu’une branche est ajoutée ( celle des CC)

dans la phrase2F

  • la deuxième sera à fabriquer et concernera « les questions autour du verbe »

des questions autour du VerbeF

  • Nous verrons ensuite ce que Léo choisira de conserver ou non

Prochaine étape : partir de l’invention d’une histoire ( ou de petites phrases ) pour approfondir/ installer/ comprendre/ se faire des images de cette notion de lieu ( et revoir les autres en même temps d’ailleurs). On va donc partir  » un peu à l’envers » comme d’habitude …Léo a déjà choisi le thème « Les chevaliers dans un château » …. ( le lieu est déjà mis en place dans sa proposition …. ). Et c’est à partir de cette réflexion qu’on bâtira ensemble un outil qui pourra accompagner Léo efficacement …. s’il en a besoin …. car parfois, seulement de le faire suffit….

une astuce complémentaire sur la multiplication à 2 étages

Il y a quelque temps j’avais publié le dernier gabarit  d’opération pour Léo : la multiplication à 2 étages (article ici )

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puis la fiche méthode possible pour accompagner cette nouvelle opération.

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Or, aujourd’hui, nous avons testé la fiche méthode et tout de suite nous nous sommes heurtés à un problème « spatial » auquel je n’avais pas pensé :

  • lors du premier calcul 3 X 158 écrit en bleu, Léo a fait 3 X 8 puis il  est passé à 4 X 5
  • nous avons trouvé l’idée de cacher ce 4 avec sa gomme : Ainsi il ne restait sous les yeux que 3 X 158 .
  • quand nous sommes passés en rouge à 40 X 158 nous avons, avec la même gomme caché le 3 et écrit un 0 en rouge sur la gomme (ça permettait aussi de bien voir que l’on faisait 40 X 158) et de penser à écrire le fameux 0.
  • Cela m’a donc demandé de modifier la fiche méthode en ajoutant la petite gomme et son zéro rouge, et la ligne qui indique que l’on cache un chiffre , afin que l’AVS ou l’enseignant puisse l’avoir à disposition.. La voici modifiée :

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  • Nous garderons les couleurs et la petite gomme tant que nous en aurons besoin! Aucun problème par contre pour les retenues : c’est la couleur qui prime , donc pas de mélange ( pour Léo , la couleur c’est fondamental ! )

Remarque : On peut considérer que c’est un travail d’observation irréalisable , inutile, exagéré …. mais c’est un choix que j’ai fait pour être au plus près de Léo en le mettant  au centre de ses adaptations. Il me semble que cela est de plus en plus indispensable Maintenant qu’on lui a fourni des outils de départ et qu’il les accepte , il faut les affiner mais surtout AVEC lui car je suis persuadée que c’est lui qui trouvera les solutions !.

 

à la recherche des compléments d’objets ….à partir d’une première analyse de phrase

Léo est rentré de l’école avec ce nouveau mot : on a appris les COD …il y a aussi les COI …. et même si cela manquait de clarté il avait une soif d’en découdre avec eux !!!!

  • J’ai donc sorti ma petite chenille (trouvée sur le net ici) et nous avons commencé par dire des phrases les plus courtes possibles ( Léo plonge, il mange ….) et en avons conclu qu’elles se composaient d’un verbe (conjugué) et d’un sujet (trouvé avec le fameux qui est-ce qui ? ).

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  • Puis on a agrandi ces phrases : Il mange des frites. Léo apporte des fleurs à sa maman ….. et donné le terme de complément  : Il y avait donc 2 sortes de phrases celles avec complément(s) et celles sans complément.

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  • On a ensuite pris des phrases écrites et on a cherché s’il y avait des compléments ou non MAIS avec toujours la même procédure (en ayant sous les yeux la chenille, ceci étant provisoire mais permet de matérialiser la phrase)
  1. je cherche le Verbe
  2. je cherche le Sujet ( avec la question qui est-ce qui ?)
  3. ce qu’il reste ce sont des compléments.
  • Léo a ensuite (à l’aide de la leçon copiée en classe) préparé une carte mentale sur un tableau blanc en respectant la procédure. Voilà ce qu’il en est ressorti (j’ai repris sur papier ce qu’il avait fait car tableau effacé !).De sa leçon , Léo a pu donner le nom de ce complément : COD ( C d’objet Direct qui est directement écrit à côté du verbe) et écrire la question qui permet de le trouver (quoi ? qui ?)

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  • A partir de ce schéma , nous avons abordé le COI (C d’objet Indirect qui n’est pas directement écrit à côté du verbe puisqu’il commence par une préposition comme à, de, ….. On a bien regardé cette « partie » de la chenille qui répond à la question           à qui ? ou à quoi ? de qui ? de quoi ?..

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  • Au bout des branches Léo a placé l’élément de la chenille correspondant et a souhaité qu’ils apparaissent dans la carte mentale (nous les avons posés avec des aimants sur son tableau )
  • puis, à sa demande, il a fait un exercice de CM1 et un de CM2 sur les COD et COI (tout en utilisant sa procédure en 3 étapes) exercices parfaitement réalisés (avec la présence de la chenille sur son plan incliné à portée de main (ou d’ yeux !)
  • et là, en regardant le texte qui se trouvait au-dessus de l’exercice, il a vu le terme de COS (C d’objet Second) qu’il a fallu ajouter à son vocabulaire et cela s’est passé tout naturellement (nom donné lorsqu’il y a 2 compléments d’objets , au 2ème). Quelle joie dans les yeux de Léo de faire du travail de CM2 …et de le réussir !
  • Nous sommes donc revenus sur la carte et avons ajouté une 3ème branche dans les compléments d’objet, le COS.

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à suivre ….. lorsque les compléments circonstanciels seront abordés en classe ….. pour l’instant , nous en avons parlé sans préciser leur nom : ce sont les feuilles que la chenille ira chercher pour « grandir » et qui nous disent où ? quand ? ou comment ?

C’est donc une carte qui se construit petit à petit , Léo ayant pour particularité le besoin d’avoir une vue d’ensemble du sujet pour en comprendre les différents « étages » ….et cela me paraît être ( ou devenir ? ) une constante dans sa façon d’aborder les apprentissages ( je dirais même mieux : j’en suis persuadée depuis longtemps déjà !)

Voici la carte mentale que l’on va utiliser pour apprendre la leçon ( on verra quels détails supplémentaires seront nécessaires à ce moment-là ) Attention : elle est très incomplète! ( nous ne la mettrons donc pas pour l’instant dans la page « cartes de grammaire » ) Un nouvel article décrira son utilisation ainsi que la suite donnée ……à suivre

dans la phraseF

  •  Aujourd’hui, pour retravailler sur ces notions de complément d’objet, nous avons ajouté dans la carte les questions pour trouver les COD ou COI et entouré les prépositions qui introduisent les COI ( à, de, pour sont celles que nous avons repérées dans des exemples ).
  • Nous avons toujours suivi la même procédure en 3 étapes , un outil très important pour Léo : cela lui permet de donner du sens à ce qu’il cherche même si parfois il trouve immédiatement le COS (son préféré!) , je l' »oblige » à respecter son ordre de recherche pour bien l' »automatiser » et aussi pour « canaliser » son impulsivité . On s’en passera ….quand ce sera le moment !!! ( Il accepte volontiers d’ailleurs puisqu’il est en réussite 100% malgré une grande rapidité! ).
  • Pour l’instant pas de travail sur les compléments circonstanciels ( gardons en tête ce  » à  » qui va aussi introduire le complément circonstanciel de lieu …. à nous de trouver le truc mais il aura bien une idée !)

Voici donc la 1ère modification de la carte ….en attendant la suite…

dans la phrase2F