Conjugaison et transposition de textes : une tâche à adapter ?automatiser ? surmonter ?

Cette année la transposition de textes fait partie du travail quotidien . Et pourtant ce n’est pas un exercice si facile ….. quand on ne l’a pas pratiqué les années précédentes et que l’on se trouve face à un texte dont il faut modifier soit le temps, soit la personne , les deux parfois … Cela demande une grande mobilité d’esprit et une capacité à mettre en lien tout ce que l’on sait déjà ….et que l’on doit retrouver dans sa tête …. Est-ce donc cela dont il faut tenir compte dans  l’adaptation du travail ?

Dans un premier temps, je me suis heurtée à l’adaptation du support : texte long, aller à la ligne à chaque phrase ? comment conserver , en même temps le sens du texte ? Ne fallait-il pas passer par une procédure ( ou une mise en couleur , ou une recherche …) avant de réaliser le travail ? bref, j’avais des tas de questions en tête pour pouvoir faire réaliser ce type d’exercice sans pénaliser Léo par l’adaptation que j’allais en faire ….

( Remarque : les exemples ne sont que des extraits d’exercices , provenant de la méthode Picot, CM2)

1er essai à l’ordinateur : La consigne était de récrire un texte au présent (on a procédé ainsi durant les 3 premières semaines)

Exemple 1 : récrire un texte au présent

1-Travail  à l’ordinateur, à la ligne pour chaque phrase, et une flèche introduit la transposition avec des crochets pour taper le verbe . Les verbes sont donc déjà repérés puisque les crochets sont préparés dans la phrase , au bon endroit. (a-t-on seulement adapté ou trop aidé ?????)

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2- Le travail a ensuite été proposé à la main : le texte est écrit en allant à la ligne à chaque phrase (puis en entier directement) et une ligne est prête pour écrire la réponse . J’ai ajouté  une consigne supplémentaire : pour que Léo repère le verbe et le sujet (au milieu de ces phrases qui maintenant ne sont plus séparées ) : en réalité c’est pour limiter les  tâches multiples : lire ,ne pas oublier de verbe en route, tout en conservant en mémoire la consigne de l’exercice ….. sans se précipiter aussi ….

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3- Même travail adapté pour être fait à la main MAIS sans la consigne supplémentaire : Léo aura-t-il déjà automatisé la démarche ( ou mis dans sa tête : comment je vais m’y prendre ? J’encadre le verbe et souligne le sujet …) Ce n’est pas gagné ….

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Exemple 2 : récrire un texte en changeant le sujet (sous entendu sans changer le temps : cela a besoin d’être spécifié pour Léo car en faisant ce travail il lui est arrivé de changer le temps en cours de route …..)

1- On a commencé là aussi par adapter le travail à l’ordinateur : phrase par phrase, sujet et verbe soulignés …. mais ce n’était pas vraiment satisfaisant … Il lui est arrivé parfois d’oublier d’écrire le verbe …. et comme la relecture ( d’un exercice avant de passer au suivant ) n’est pas son fort …..

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2- On est ensuite passé à la main : j’ai spécifié « Les verbes restent au présent  » mais cela n’a pas empêché Léo de finir l’exercice au …. passé composé ….

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Puis la question se pose , pour tout nouvel exercice : à la main ou à l’ordinateur ?

  • selon la quantité d’écrit à fournir d’une part ,
  • de la difficulté de la consigne ( demande-t-elle plus d’attention ? une même consigne  peut demander plusieurs tâches …. ou changements à chaque phrase….. ),
  • de la longueur du texte …..

Un exemple ici (incomplet donc on a l’impression qu’il est court) : le même exercice présenté à faire à la main ou à l’ordinateur  …. C’est parfois difficile de choisir …. sachant que c’est encore plus difficile de demander à Léo de choisir au moment de faire l’exercice … à voir en amont ….. prendre le temps …..

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Après avoir encore réfléchi, il me semble qu’il faudrait passer par des étapes :

  1. Je lis le texte et je dis à quel temps il est ( globalement : passé, présent, futur)
  2. Que dois-je faire ? je dois le mettre au ………… : qu’est-ce qui va changer ? C’est le verbe (mais aussi un peu l’histoire parfois)  ou bien si je dois utiliser un autre sujet ( deux personnages au lieu d’un, s’adresser au narrateur ….. ) ce seront le sujet et le verbe qui changeront  :
  3. Comment m’y prendre ? par exemple :
  • pour chaque phrase, j’encadre le verbe et j’entoure le sujet ( ou ce qu’on a l’habitude de faire mais là les éléments liés sont mis en valeur )
  • j’écris (dessous, sur la ligne prête ou dans les crochets si c’est à l’ordinateur) le verbe avec son sujet ( le nouveau si on m’a demandé de le changer ou celui du texte s’il s’agit de changer seulement le temps) , au temps demandé

Remarques :

  • le fait de mettre aussi le sujet en valeur sera utile pour travailler sur d’autres transpositions
  • Mais ne pas oublier aussi qu’on demande à l’enfant de s’adapter au type d’adaptation qu’on a pensé pour lui et ce n’est pas forcément toujours le « bon » …. ,
  • d’être facilement « adaptable et réactif » puisqu’on change aussi la forme de son exercice ( ce n’est pas vraiment la qualité principale d’un enfant dyspraxique…)
  • Peut-être faudrait-il un peu plus de temps en amont pour qu’on lui explique et/ou  montre le type d’adaptation … qu’il le comprenne
  • sans oublier de lui demander de se parler « Comment ça fonctionne ? Comment je vais m’y prendre ?  » avant de démarrer l’exercice ….

Voilà où nous en sommes des adaptations à la fin de cette 1ère période de classe pour ce type de travail :

  • J’ai demandé à Léo d’encadrer le verbe et de souligner son sujet lors de transpositions (récris ….), je ne suis pas certaine qu’il le fasse de lui-même en classe si non indiqué dans la consigne …..
  • On privilégiera le support papier (écriture uniquement du verbe et du sujet) MAIS si l’exercice est trop long, la réalisation à l’ordinateur sera encore nécessaire .
  • Par ailleurs, en regardant à nouveau le travail adapté à l’ordinateur sur des exercices complémentaires de cette même méthode Picot ( sur le cartable fantastique pour le CM1 et le CM2, à télécharger ici) une seule phrase est donnée à la fois à l’écran et il me semble  que c’est peut être aussi une façon de régler le problème …. ( peut être en alternant ce type d’entraînement et la transposition de texte ….)

à suivre donc sur la prochaine période …..

7 réflexions au sujet de « Conjugaison et transposition de textes : une tâche à adapter ?automatiser ? surmonter ? »

  1. Je fais moi aussi de la transposition sur ordinateur. Je demande à mon élève de surligner les verbes et leur sujet. Ensuite il doit attaquer la transposition.
    Je trouve que d’aller à la ligne à chaque phrase est une bonne idée. c’est plus clair. Je prends l’idée. Merci.

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    • Effectivement , on gagne beaucoup en compréhension, en rappel de la consigne, quand le support est clair . En plus l’enfant passe plus facilement à la phrase suivante et n’a alors qu’elle sous les yeux . Pour avoir retesté ce genre d’exercice, Léo a bien retenu ce que lui a dit son enseignante « d’encadrer le verbe » , je lui ai fait ajouter de souligner le sujet car il vaut mieux installer directement ce lien nécessaire pour trouver la bonne réponse (mais vous le faites déjà !) . A bientôt

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  2. Je n’ai pas à priori d’élèves dys, mais c’est de cette manière que je procède (je fais aussi Picot). Je fais systématiquement rechercher le verbe conjugué de la phrase. Je demande ensuite de donner l’infinitif et le groupe et plus tard dans l’année le temps de conjugaison.
    Au moment de la transposition, le verbe est déjà trouvé, il ne manque plus que le sujet à trouver pour faire la transposition. Au début on fait tout ensemble dans les 3 premiers textes, puis je donne une tache à la fois à faire seule.

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    • Merci pour votre commentaire ….Finalement les enfants dys ont besoin des mêmes explications pour faire l’exercice seulement parfois il y a une consigne (ou seulement une partie de la consigne) qui a été prise avec un autre sens (et pour laquelle l’enseignant a pensé qu’elle était explicite), et ensuite ils démarrent dans leur logique propre et partent « ailleurs », ou bien sont « emportés » par le texte … et n’arrivent pas à prendre du recul .Il suffit souvent de revenir sur la consigne , de redemander qu’il verbalise , reformule , imagine dans sa tête …. car il a compris ce qu’on lui demandait de faire .

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  3. Bonjour et merci pour ce partage. J’accompagne un élève en terminale dyspraxique, et je cherche des idées pour l’aider à retrouver des figures de style dans un texte, puis d’utiliser des figures de style dans un texte qu’il doit rédiger. Pour le moment je m’attache à la première consigne. J’ai enregistré des textes qu’il a déjà vu en cours, et la liste des figures déjà vues avec des exemples. Je verrai à la rentrée s’il a eu l’envie d’écouter et si cela a eu un impact sur cet apprentissage. Pierre est facilement fatigué, et quand il est stressé ce n’est pas facile de communiquer… je vois qu’il est nettement plus détendu depuis que je l’accompagne, mais je trouve dommage de me retrouver si seule avec mes questions pratico pratiques… donc encore merci pour ce partage, qui me donne de nouvelles pistes à explorer.
    Belle journée à tous et toutes.
    Nathalie

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    • Bonjour et merci pour votre témoignage …Nous sommes encore loin de ce genre de recherche en français avec Léo mais finalement « sur la même longueur d’ondes » que vous ….on cherche , on cherche POUR eux et AVEC eux , c’est comme ça qu’on arrive à trouver même si on y passe une grande énergie …Alors bonne route avec votre « grand dyspraxique » qui a de la chance d’être bien accompagné (avez-vous parcouru le site d’une prof de Français très impliquée dans la problématique « dys » (Mme Guerrieri : sur notre blog voir dans la catégorie « Au collège et au lycée » l’article quelques pistes
      ).N’hésitez pas à nous faire part de vos trouvailles que nous pouvons ajouter dans la rubrique au collège et au lycée si vous le souhaitez … et à bientôt !

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      • Bonjour et merci beaucoup pour votre réponse, et les nouvelles que je reçois régulièrement.
        Je n’ai pas d’accès Internet permanent, d’où mes difficultés à continuer mes recherches, mais je vais regarder le site de Mme Guerrieri…
        Aux dernières nouvelles, mon « grand » dyspraxique n’a pas trouvé d’aide dans le fait que j’enregistre les textes pour lui. D’après lui, l’enregistrement est agréable, mais il ne retrouve toujours pas les figures de style. Je vais essayé d’autres choses, mais l’épreuve du bac approche à grands pas, et je suis très frustrée de ne pas trouver comment l’aider davantage, mais je garde le sourire, et je sais qu’il va s’en sortir relativement bien…
        Je n’hésiterai pas à vous donner les quelques trucs que je vais trouver. J’ai de bons résultats en mathématiques par exemple, avec les dérivées…
        Encore merci pour ce partage et à bientôt.
        Nathalie

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