Ma vie de « special mother » : vivre avec un enfant différent

« Vivre avec un enfant différent » c’est la thématique du nouveau magazine Grandir Autrement avec un dossier entièrement consacré aux enfants différents, « c’est-à-dire porteurs de handicap ou dotés d’une sensibilité particulière qui les rend « hors normes », inadaptés aux attentes de la société. »

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J’aime la façon dont le magazine aborde la différence, sous un autre angle et en se posant les bonnes questions :

qu’est-ce qu’être différent ?, différent par rapport à quoi ? à qui ? car finalement nous sommes tous différents ! Le monde est rempli de personnes « différentes » et si l’on trouve des différences, c’est que l’on a d’abord défini une normalité mais

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qu‘est-ce qu’être normal ? la normalité c’est finalement une image de base donnée pour définir un idéal, un modèle. Or, comme le précise très justement le magazine « alors quand on parle de différence en voulant souligner celle-ci, c’est qu’on le fait en référence à une norme, arbitrairement – ou argumentairement, mais quels que soient les arguments, ceux-ci sont toujours discutables – définie, fondée sur des règles de fonctionnement établies dans une société donnée ».

Alors comment faire pour accompagner ces enfants qui ne rentrent pas dans les cases en tenant compte du fonctionnement de la société dans laquelle on vit ? Nous vivons tous avec des « enfants différents » mais que faire quand la différence est telle qu’elle a des répercussions importantes sur le quotidien ? Comment accueillir un diagnostic ?

Le magazine s’interroge d’ailleurs sur la nécessité du diagnostic. Est-il indispensable ? Avons-nous vraiment besoin de savoir pourquoi notre enfant est différent ou pouvons-nous accueillir cette différence sans diagnostic ?

Dans notre cas, le diagnostic a été nécessaire. D’un côté, pour le papa, qui était complètement dans le déni et d’un autre côté, pour moi, afin de mettre des mots sur sa différence. Depuis tout petit, je savais qu’il n’était pas comme les autres et je commettais malgré tout beaucoup d’erreurs d’interprétation de ses comportements. Mettre un nom sur sa différence nous a aidés à prendre conscience que NON il ne faisait pas exprès de renverser son verre à chaque repas, que ses colères ne nous étaient pas forcément destinées, que ses nombreuses chutes n’étaient pas liées au fait qu’il ne fasse pas attention…Le diagnostic nous a permis également de pouvoir demander une reconnaissance de handicap à la MDPH et ainsi pouvoir bénéficier d’ aides financières pour la prise en charge des rééducations de notre enfant mais aussi obtenir des aménagements à l’école (enfin sur le papier…).

8k00r5a7Mais attention parfois le diagnostic peut enfermer l’enfant dans un rôle, lui donner peut-être une étiquette dont il a du mal à se défaire. Cette année nous avons changé d’école et nous avons présenté Léo en tant qu’enfant « dyspraxique » mais le plus difficile est d’expliquer et de faire comprendre toutes les nuances du handicap. Ce n’est pas parce qu’il est dyspraxique qu’il ne pourra pas faire de géométrie par exemple ou encore qu’il ne pourra pas faire un exercice tout seul, sans aide et en plus tout juste ! Oui car on s’étonne quand ces enfants réussissent. Pourquoi ? Est-on voué à l’échec quand on a une étiquette d’enfant différent ? Les enfants différents qui réussissent c’est étrange, ça dérange, ce n’est pas normal !

Une fois le diagnostic établi et l’acceptation faite, l’idée est donc de ne pas rester figé sur les points négatifs car Il est vrai que les différences pointées du doigt lors d’un diagnostic ne révèlent souvent que les faiblesses de ces enfants.

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Comme  le souligne très justement le magazine, « Leurs différences, plutôt que d’être reconnues comme faisant partie d’un tout, de tout ce qui fait la richesse de leur personnalité, sont montrées du doigt, à tel point que l’on finit par ne plus voir qu’elles, ce qui est pour le moins réducteur ». Il faut effectivement tenir compte de leurs forces, du fait qu’ils évoluent et qu’ils ont beaucoup d’autres capacités à exploiter (cf carte mentale Les forces de nos dys).

Selon le magazine, « on peut tout à fait accepter que son enfant soit particulier, différent, et avancer coûte que coûte, même sans « la preuve » qu’apporte un diagnostic » et que « l’acceptation se révèle parfois longue et difficile, avec ou sans diagnostic ». Finalement, « seul un amour inconditionnel permet aux parents de cheminer auprès de leur enfant ».

bienveillanceJe pense que l’amour des parents malheureusement ne suffit pas toujours, il faut également s’entourer de personnes bienveillantes, pour nous aider lors des moments d’épuisement mais aussi pour un bon accompagnement de nos enfants en dehors de la cellule familiale.

 Le magazine donne la parole aux parents de ces enfants « hors norme ».

On retrouve le témoignage émouvant d’une maman belge de deux garçons porteurs de handicap qui raconte son parcours mouvementé et pour qui « être dans la norme n’a jamais été une priorité », ou encore le témoignage d’un papa sur la découverte de la maladie de sa fille, l’apprentissage de la patience et de la tolérance, la force des liens fraternels et l’amour qui unit sa famille autour de cette enfant « pas comme les autres ». Une maman nous raconte également son combat au quotidien pour apprendre à vivre avec un enfant atteint d’autisme sévère.

Quand on parle d’enfants différents, il est nécessaire également de s’intéresser aux enfants précoces car au final est-ce une chance ou un handicap ?

Dans le magazine, la précocité est abordée via l’interview d’un pyschologue spécialisé en neuropsychologie qui explique comment reconnaître les enfants dits à haut potentiel, en quoi ils sont différents et comment le système scolaire français les accueille.

Grandir Autrement nous présente également des méthodes qui visent à aider nos enfants :

  • Le Yoga pour enfants différents qui vise le bien-être, la confiance en soi mais aussi l’attitude positive et la connexion avec la nature.
  • La méthode Padovan pour s’ancrer dans sa vie, apprendre à gérer son stress, prendre confiance en soi. On découvrira sur quelles bases s’appuie cette méthode, comment se déroulent les séances et pour quels résultats.

Je vous laisse le plaisir de découvrir d’autres articles très intéressants de ce numéro spécial que vous pouvez vous procurer soit directement sur le site de Grandir Autrement soit dans les kiosques en France et en Belgique (liste ici).

P.S. : si vous l’achetez, regardez page 49, je crois qu’on parle de Fantadys 😉

 

5 réflexions au sujet de « Ma vie de « special mother » : vivre avec un enfant différent »

  1. bonjour

    MErci pour l’info. cette revue m’a l’air fort interessante. va falloir que je me la procure pour la lire.

    Le diagnostic peut être aussi une bonne chose pour enfin comprendre ce qu’ à notre enfant.
    Celui de mes enfants a été prononcé assez tardivement, mais cette année, j’arrive mieux à comprendre certaines attitudes, maladresse….et même certains comportements à l’entrée au collège (maintenant 4 ans) étaient dûs à sa dyspraxie. Si je l’avais su avant, cela m’aurait éviter beaucoup de problèmes, de conflits avec mon enfant et j’aurai pu mieux l’aider. Mais cette année, on sait et on agit en conséquence! Et même mes ados sont plus apaisés et plus sereins vis à vis de leurs difficultés. Comme quoi le diagnostic peut y jouer! Mais il faut faire attention de ne pas tomber dans un cercle vicieux et les enfermer là-dedans.

    Je suis tout à fait d’accord avec vous, tout le monde est différent, tous les enfants qui se côtoient dans chaque établissement sont différents. donc au final,nos petits dys sont comme eux! 🙂

    MErci encore et bonne journée

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    • Bonjour,
      Oui je vous conseille vraiment la lecture de ce magazine, les thèmes abordés tournent principalement autour de la bienveillance, la communication non-violente, le maternage. Effectivement, le diagnostic est souvent nécessaire pour les enfants dys afin de mieux les comprendre et pour qu’il se comprennent mieux aussi parfois. A bientôt ! Mélanie

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