Les registres de langue … le retour …. une autre démarche ?

Nous revoici confrontés à ce problème de registres de langue qui , de toutes façons entre dans le champ « Vocabulaire » , champ pour lequel Léo éprouve toujours des difficultés. On a donc essayé de prendre le problème d’une autre façon sachant que  pour Léo :

  • un mot est un mot
  • pourquoi en mettre un autre si celui qu’on donne est correct et en lien avec la situation ?
  • un mot doit être dit en entier (minus n’est pas bon , il ajoute -cule directement si on ne l’a pas prononcé, Léo fait aussi tout de suite remarquer si l’on fait une erreur dans une phrase , de temps ou autre …. c’est bien là tout le paradoxe !!!)

D’autres questions :

  • quel est le sens exact des mots « courant » et « familier » lorsqu’il s’agit de registres de langue ? Là aussi comment comprend-il ce terme ou même ne varie-t-il pas le sens qu’il lui a donné selon la phrase proposée  ?( Papa me conduit à l’école : familier puisque c’est papa qui m’emmène ….. )
  • Finalement le langage « familier » pourrait bien être celui utilisé en famille alors qu’il s’agit plutôt du « courant » …et tout ne dépend -t-il pas des familles ?
  • Comment et où trouver un mot « familier » dans son cerveau quand on ne l’a pas car jamais (ou presque) entendu à la maison , ni de la bouche de l’enseignant ?
  • Puis ma question : finalement quel est l’objectif que l’on se fixe dans ce genre de travail ? N’est-ce pas par là qu’on pourrait commencer ?

Un essai de réponse en commençant par la fin :

  • Si c’est de savoir utiliser le bon registre de langue , le problème ne se pose pas vraiment si on se tient au langage courant , passe partout…. normal, utilisable à l’oral et à l’écrit.
  • J’ai lu cet extrait du site Bibofle :  » Employer le registre familier n’est pas spécialement une erreur. L’erreur c’est de ne pas employer le registre qui convient à la situation de communication » : là aussi je suis d’accord !
  • Apprendre à identifier ces 3 registres de langue :  c’est important : par exemple 3 phrases qui ne peuvent chacune appartenir qu’à un registre unique, il est important de savoir qui peut la prononcer et dans quelle situation de communication cela se passe..
  • Mais là où cela devient beaucoup plus difficile c’est lorsqu’il faut trouver le mot du registre familier qui correspond au mot du registre courant ( exemple : prison / tôle, maison / baraque…..) ou le contraire lorsqu’on ne connaît pas le mot du registre familier.C’est ce problème-là auquel nous sommes principalement confrontés. Léo pourra mettre n’importe quel mot pour remplir puisqu’il n’a pas la réponse ou ne rien mettre ( généralement ce n’est pas la solution qu’il choisit) !

Après avoir réfléchi, je lui ai proposé 3 personnages et lui ai demandé qui cela pouvait-il être :

P1040735    P1040734 P1040736

  1. Nous avons donc Léo , c’est moi, c’est moi qui parle . Je suis le langage courant, normal, ordinaire, que j’utilise tous les jours à la maison , à l’école ….., pour parler et pour écrire
  2. Puis nous avons mon pote, c’est mon pote qui parle (et non moi !!!!) . C’est le langage familier, celui qu’il ne pourra pas employer pour parler à la maîtresse (ni moi d’ailleurs !) ni pour écrire … uniquement avec ses potes !
  3. Pour finir, le 3ème personnage, on ne le rencontre pas souvent , on ne lui parle pratiquement jamais , c’est le langage soutenu ( d’ailleurs Léo m’a fait remarquer qu’ils n’en avaient pas encore parlé en classe  cette année , actuellement), on l’utilise principalement pour écrire des textes (un peu plus compliqués que ceux que l’on écrit actuellement).

J’ai préparé quelques « bulles » , quelques phrases et , les ai distribuées par 3 (une de chaque registre) .Léo devait les lire et dire qui pouvait bien parler , ou donner une situation. Ce qui l’a aidé c’était de dire « c’est moi qui parle : langage courant » ou « c’est mon pote qui parle : langage familier ». On expliquait en même temps les expressions quand c’était nécessaire (mais pas dans un but de mémorisation). En voici quelques-unes :

P1040737

Et pour finir, un petit exemple en image, très bien compris…..immédiatement

P1040733

Peut-être passerons-nous ensuite par une modification de la première carte mentale sur les registres de langue avec nos nouveaux personnages …

Effectivement , un petit complément juste avant les vacances …. voici celle de Léo avec ses nouveaux personnages (un peu encombrante car c’est du A3) à partir de ce matériel :

pour carte registre 1

P1040765

puis avec l’ordi, en respectant ce qu’il avait fait

Les 3 registres de langueF

 

 

4 réflexions au sujet de « Les registres de langue … le retour …. une autre démarche ? »

    • Bonjour et merci de nous suivre fidèlement … Les idées je les trouve grâce à la motivation sans faille de Léo et je lui ai même dit dernièrement que si je devais refaire ma carrière maintenant c’est auprès d’enfants différents , dyspraxiques, dyslexiques ….. car c’est avec eux qu’on peut aller chercher d’autres chemins …. la pédagogie aurait tant à y gagner pour TOUS!

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  1. Oui, c’est ce que je me suis dit en lisant votre article. C’est ce qui devrait être fait en classe. Cela parait évident. Il faut passer par des activités ludiques et créatives, qui font également appel à des connaissances de la vie courante ou de culture générale (BD).
    Outre le fait que fréquenter des enfants non adaptés au système scolaire permet certainement une approche beaucoup plus concrète des problèmes de notre enseignement, je pense que ce qui manque aux enseignants, c’est du temps. On sait bien maintenant qu’il est plus efficace de ne pas dispenser de cours magistraux. On nous demande de continuer les mêmes programmes en transformant notre approche, mais sans nous donner d’exemples concrets (même les manuels scolaires récents presentent des activités « surfaites »…) Personnellement je construis tout de A à Z. Il faut un temps fou (et je pense que vous êtes bien placée pour le savoir) pour trouver l’idée en parfait accord avec la compétence à acquérir (déjà un challenge, les gens ne se rendent pas compte) monter le projet (pour 30 élèves aux niveaux et compétences différents, donc en adaptant les approches et les attentes, donc en créant des sous-groupes, pour au final obtenir un résultat équivalent), repenser l’évaluation… C’est pour quoi cette profession est / devrait être une vocation. Et ne devrait pas être dévalorisée, car cela peut décourager avec l’investissement que ce métier implique.
    Nous sommes comme les enfants, nous évoluons et progressons aussi avec la pratique. Mais nous avons besoin de temps. Malgré ce que beaucoup pensent, nous en manquons!

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    • Entièrement d’accord avec vous , c’est ce paramètre temps sur lequel on n’a aucun moyen d’action et qui est tout aussi primordial pour les enfants, si on leur permet de « prendre le temps » !
      Très bon week end et merci encore pour vos commentaires !

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