Les « mercredi dys » : Dialoguer, communiquer, collaborer sur la durée avec l’école

Il y a quelques jours un petit débat a eu lieu entre une enseignante maman d’enfant dys et moi, suite au partage sur ma page Facebook de la lettre d’une enseignante en classe ULIS et le commentaire suivant fait par Perle de Prof : » juste parce que des fois au milieu de tous les autres qui……….. hé bien il y a un prof qui est une perle !!! bravo à cette maîtresse et merci à elle de nous donner un peu d’espoir !!! »

lettre enseignante

Je vous invite à lire le débat en entier ici dyscussion_enseignante (c’est un peu long mais ça vaut le coup pour bien comprendre le sens de la discussion) et/ou sinon voici les principales idées résumées :

BG. est une instit de CE1-CE2 et maman d’un garçon de 11 ans dyscalculique :

  1. Les choses changent chez les enseignants MAIS peu de recul, pas facile, problème d’effectifs, programmes surchargés, différents type de « dys » à connaître, problème de temps pris sur le temps personnel (bénévolat)
  2. Rôle des parents : rencontrer l’enseignant / expliquer de manière diplomate les particularités de l’enfant
  3. bien réfléchir à la façon de présenter les choses à l’enseignant : celui-ci a un rôle fondamental à jouer
  4. préparer des outils d’aide concrets pour faire gagner du temps à l’enseignant

mes réponses :

  1.  rappeler que j’ai partagé ce lien pour le texte écrit par l’enseignante et non pas pour les commentaires déjà présents sur ce site
  2. mon objectif n’est pas de mettre en avant une quelconque  incompétence des enseignants MAIS de rechercher des solutions en commun sur des situations souvent très complexes qui nécessitent une collaboration forte et durable et bien sûr du TEMPS . Que la diplomatie est nécessaire mais que si l’on veut préserver l’enseignant il ne faut pas oublier que nous devons préserver aussi notre enfant car c’est son avenir qui est en jeu.

Cette discussion entre cette enseignante et moi m’a donné l’envie d’ouvrir le débat à tous et d’avoir vos avis sur les différentes interrogations qu’il soulève, c’est pourquoi j’ai ouvert cette nouvelle rubrique sur le blog : les « mercredi dys« .

Je vous invite donc à venir débattre, réagir, apporter votre éclairage en vous basant sur les questions ci-dessous :

images

  • Quelle est la légitimité des parents dans les aides qu’ils peuvent/veulent apporter ?
  • Comment ne pas “empiéter” sur les plate-bandes scolaires? Qui est en mesure de déterminer cette frontière ? Est-on autorisé à la traverser ?
  • Quels moyens ont les parents d’intervenir sur le fait que tout ce temps de concertation, dialogue, PPS, ESS, adaptations, formation …. soit sur la base du bénévolat car toujours effectué hors du temps de travail des enseignants ? Nous en sommes tout à fait conscients ,mais que faire ?
  • Qui peut remettre sur la route du dialogue quand on sent que ce chemin se referme?
  • Et l’enfant , là au milieu, surtout quand il est tout à fait sensible à la situation , quand il sent que les discours sont divergents, quand il respecte profondément l’enseignant (ce qui est tout à fait normal), comment va-t-il pouvoir exprimer son potentiel ?
Alors n’hésitez pas à mettre des commentaires sous cet article pour entamer la dyscussion !
discussion
Charte d’engagement : Le « mercredi dys » a pour objectif principal “la construction positive de solutions” dans le respect de tous et avec tous ! Il ne s’agit pas d’un mur de lamentations , c’est la recherche collective de solutions qui peut permettre à tous d’avancer ensemble !
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A propos nannymel_special_mother

1 maman, 2 blogs, 3 enfants ! Fantadys est un blog pour venir en aide à toutes personnes en lien avec des enfants dys (apprendre autrement via le mind-mapping, le jeu...) et Ma Vie de Special Mother est un blog sur ma vie de maman, axé sur la maternité, la petite enfance, l'éducation bienveillante et positive.

13 réflexions au sujet de « Les « mercredi dys » : Dialoguer, communiquer, collaborer sur la durée avec l’école »

  1. Bonjour,
    Enseignante en cm1-cm2 et maman d’un garçon avec d’autres troubles que ceux de vos enfants mais concerné par des aménagements scolaires, je voulais apporter mon double point de vue à votre échange.
    Tout d’abord, au niveau des équipes éducatives, je ne comprends pas pourquoi vos enfants n’y participent pas. Dans notre école, nous invitons également les élèves concernés. Ils sont au premier plan et ont beaucoup d’éléments à apporter lors de la conversation même si c’est souvent assez intimidant pour eux. Ces réunions sont le moments de l’année, et hélas souvent le seul, ou enfin tous les acteurs sont réunis pour partager les constats et réfléchir à l’avenir plus ou moins proche de nos enfants. Plus il y a d’acteurs différents, plus la réunion est riche, chacun ayant une spécialisation et accès a des connaissances et des outils très spécifiques. Il faut donc ne pas hésiter à inviter les neuropsy, les psy, les ergos… C’est un travail d’équipe, on avance ensemble. On se complète. Les parents ont autant a apporter que les enseignants, que les spécialistes.
    Il faut tout de même être conscient qu’il est très difficile pour un enseignant de tout adapter pour chaque enfant. Le nombre d’élèves par classe et la quantité de différences, de handicaps sont très difficiles à gérer. L’hétérogénéité et la détection des différences étant de plus en plus importante. On nous demande parfois d’utiliser ou de créer des outils qui demandent un investissement en temps énorme. La discussion est alors très importante au sein de l’équipe parce qu’il y a souvent des solutions matérielles plus simples connues des uns mais pas des autres. Si les parents ne se sentent pas entendus, l’enfant sera mal en classe. Il ne faut pas lâcher prise et se battre pour faire avancer les choses. Il faut même parfois ne pas hésiter à changer d’école pour le bien de notre enfant. Nous l’avons fait l’année dernière et notre fils a enfin été pris en charge correctement. Il s’est transformé et tous les autres suivis ont été du coup bénéfiques. Les uns aidant les autres.
    En tant que parents nous avons beaucoup de mal à comprendre que tout ne puisse pas être fait pour l’aide de notre enfant mais il faut se mettre aussi à la place des enseignants ouverts, parce qu’il y en a toujours qui ne veulent rien entendre, c’est difficile. Nous nous auto-formons aux différents handicaps au fur et à mesure des rencontres avec des élèves « différents » parce que notre formation n’aborde pas ces sujets.
    Il faut du temps pour changer les mœurs d’une société et son fonctionnement. Nous avons beaucoup de retard sur d’autres pays comme le Canada. Mais les choses changent doucement. Avoir des enfants dys effraie beaucoup moins aujourd’hui qu’il y a dix ans et des moyens faciles à mettre en place en classe se sont largement diffusés. Quelques conférences sont maintenant proposées sur les différents troubles dys tout comme pour apprendre à gérer les enfants à très hauts potentiels cas tout aussi compliqués en plus de tous les a priori qui les concernent.
    Les programmes ont changé et a priori nous avons été entendus. Ils devraient être allégés et recentrés sur les fondamentaux. Il fallait tout faire vite et donc mal pour finir à temps. Il n’y avait aucune continuité dans les apprentissages : une notion vue en ce1 n’était revue qu’en cm puis en 5ème voire en 4ème. Ça devrait être enfin terminé.

    Au niveau de ma classe, j’ai découvert les cartes mentales l’année dernière et nous en avons fait quelques unes. C’est assez difficile à introduire parce que les parents sont très sceptiques. A leurs yeux rien ne vaut une bonne leçon écrite. Avec un petit peu de recul, je pense que la carte mentale est un outil de synthèse vraiment très intéressant mais qui ne doit pas se substituer aux leçons traditionnelles. Les deux doivent être proposées aux élèves de façon à ce que chacun choisisse ce qui lui correspond selon son type de mémoire, visuelle ou auditive. Il est aussi très intéressant d’ajouter à l’une ou a l’autre des liens vers des sites internets qui permettent aux enfants de travailler à la maison avec des moyens modernes et attrayants. Ils peuvent ainsi réviser ou approfondir en visualisant des animations, des petites vidéos qui donnent envie. Ils apprennent aussi à être plus autonomes ce qui n’est pas un mal pour nous les parents parce que les aider au quotidien est vraiment lourd. Nous allons en faire plus cette année et je vais essayer de les faire compléter à la maison à partir de janvier quand la méthode sera acquise. Je ne sais pas quels seront les résultats.

    Pour finir, je voulais vous dire que je suis très admirative. Votre travail m’a impressionnée. Vous devez passer des heures avec Léo pour le faire avancer et tenir se blog ajoute du travail.

    BRAVO

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    • Bonjour et merci pour votre long message.Ce n’est pas la maman de Léo qui vous répond mais sa mamie (ils sont en vacances!).Enseignante à la retraite je suis en charge des adaptations pour Léo, adaptations qui ne vont pas sans un temps immense consacré à la compréhension du trouble ( même si je suis loin de tout dominer !).Tout d’abord au niveau des équipes éducatives, je suis tout à fait de votre avis , la présence de l’enfant me semble très importante MAIS , dans les faits (tout au moins jusqu’à présent) cela n’a pas été demandé / souhaité / abordé …. à réfléchir pour les prochaines …. car on apprend beaucoup lorsque la relation de confiance est installée. Peut-être est-ce ceci qu’il nous manque avec l’équipe enseignante : si l’équipe montre aux parents (d’abord!) qu’elle croit dans le potentiel de l’enfant, cela peut permettre d’évacuer le doute (souvent légitime) des parents et l’enfant se trouve alors entouré de personnes qui croient en lui. Pour moi , on peut résumer en une expression « un regard positif et bienveillant ».
      Concernant les cartes mentales, je suis persuadée que c’est un « outil puissant » à continuer d’exploiter en différentes matières tout en respectant bien sûr les souhaits de l’enfant et ses choix.Cette année je vais essayer de voir comment l’utiliser en expression écrite ….et si ça convient à Léo !Par contre nous n’avons aucun problème de motivation pour le travail ce qui est déjà très important !
      Quant au travail que procure la tenue du blog …. il existe c’est vrai … mais aussi cela me permet souvent de faire le point sur les « avancées » et de voir aussi que des choses simples peuvent venir en aide à d’autres enfants , voire d’autres enseignants …mais là aussi c’est une question de temps et on sait que ce n’est pas facile pour les enseignants de dégager ce précieux temps …. En fait, le temps le plus important pour moi est celui que je passe à observer / comprendre / essayer / inventer / discuter avec Léo car la relation de confiance est très forte entre nous .
      A bientôt sur le blog !

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