Communiquer autrement : des ateliers qui m’ont sauvée !

Avoir un enfant différent c’est aussi agir différemment dans toutes les circonstances, apprendre à décoder des attitudes, à déchiffrer des émotions, c’est tout simplement apprendre à communiquer autrement.

Pourquoi ?

Parce que quand ton enfant rentre de l’école et que direct à sa tête tu vois que quelque chose ne va pas mais que si, par malheur, tu commences ta phrase par : « ça s’est bien passé à l’école » tu sais que ta soirée est foutue ! Mais ça c’était avant, avant que je parte à la recherche de solutions.

Et comme rien n’arrive par hasard (du moins c’est ce que je crois) j’ai eu un deuxième enfant et avec lui j’ai découvert une autre façon d’être parent : ce tout petit-être, un BABI comme on les appelle (bébé aux besoins intenses) a été collé à moi jour et nuit, impossible de le faire dormir dans un lit, (certainement à cause de son reflux gastro œsophagien), il passait des heures à hurler jour et nuit…

Je me suis tout naturellement tournée vers une association de maternage où on est venu à ma rescousse (merci Laurence) et on m’a appris à me servir d’une écharpe de portage. Là ce tout petit bébé se trouvait bien, ne pleurait plus, était apaisé…un vrai bonheur. Et dans cette association, on parlait aussi d’allaitement, de signer avec bébé, de bienveillance et surtout d’ateliers de communication avec les enfants. Cela m’a tout de suite interpellée puisque clairement la communication avec mon grand ne passait plus et on ne se comprenait pas. Crises, pleurs voire hurlements étaient notre quotidien insupportable…

C’est donc là que j’ai croisé la route de Sandrine de S Comm C,  qui proposait pour l’association des ateliers pour apprendre à mieux communiquer avec ses enfants, des ateliers « Faber et Mazlish » :

parler-pour-que-les-enfants-ecoutent-ecouter-pour-que-les-enfants-parlent Parler pour que les enfants écoutent et écouter pour que les enfants parlent.

Ecouter, c’est quoi ?

Je me rappelle d’un texte d’un auteur inconnu transmis par Sandrine lors des ateliers, le voici :

ECOUTER

communication-aprents-enfants-asso-lacle-vergt

Ecouter un enfant c’est écouter vraiment, j’arrête de faire ce que je fais et j’écoute, je regarde cet enfant qui me parle car la communication commence par le regard.

Ecouter, c’est accueillir les émotions sans les juger pour permettre l’apaisement.

J’ai donc appris à écouter, exercice difficile au final car le but n’est pas d’apporter des réponses toutes prêtes aux questions ou juger les sentiments mais il s’agit plutôt de reformuler ce que notre enfant est en train de nous dire afin de bien lui montrer que, d’une, on écoute et que, de deux, on a compris son problème. Ensuite seulement vient la phase de discussion où l’on trouve une solution au problème ensemble.

Une écoute attentive pour réagir à la détresse d’un enfant

photo_leo_attente

La semaine dernière Léo attendait constamment son père sur la murette de notre maison. Quand je rentrais (toujours avant son père bien sûr), je trouvais Léo en train d’attendre, debout, statique, juste sa tête dépassait de loin. Il était capable d’attendre de longues, très longues minutes (voire heures), son père ne rentrant pas avant 19h30/20h parfois, je vous laisse imaginer. Il était évidemment furieux quand il me voyait car je rentrais avant son père et il me disait qu’il ne voulait pas me voir. Très vexant j’avoue mais il faut arriver à dépasser ce stade pour pouvoir se dire : que se cache-t-il derrière ses paroles ? De la déception tout simplement. Léo était déçu et le manifestait par de la colère envers moi. Alors un jour je me suis approchée de lui, il ne me regardait même pas, le regard toujours fixé en direction de la route pour voir si son père arrivait, et je lui ai dit : tu es déçu que je rentre avant papa, tu aimerais tant qu’il rentre avant moi…et là j’ai eu à peine le temps de terminer ma phrase qu’il éclata en sanglots et me dit « oui papa rentre toujours trop tard ». Je lui ai dit que moi aussi j’aimerais qu’il rentre plus tôt et je lui ai proposé qu’il lui en parle immédiatement dès qu’il arriverait. Je voulais que cette situation se règle entre eux deux uniquement et je ne voulais pas intervenir en prévenant mon mari. Dès que son père est arrivé, Léo lui a parlé (je ne sais pas ce qu’ils se sont dit) mais 2 min après ils jouaient tous les deux au foot et Léo était aux anges. Le lendemain son papa est rentré beaucoup plus tôt du travail 😉

Des émotions à fleur de peau

La vie de Léo est émotionnellement intense, tout procure chez lui des réactions démesurées comme une joie ou une colère excessive. C’est dans ces moments-là que j’aurais besoin d’un décodeur, heureusement avec les ateliers de communication j’ai appris à décoder moi-même ces états et je sais de mieux en mieux les gérer, quoique parfois, selon mon état de fatigue j’avoue que je n’y arrive pas toujours !

Cet été Léo a suivi un stage de foot qui durait une semaine tous les jours de 8h30 à 17h30. Même si c’est sa passion, cela lui a demandé des efforts énormes : être en collectivité toute la journée, pratiquer du sport de manière intensive, rester concentrer un max de temps.

Un soir il est rentré à la maison très énervé, il s’en est pris à son frère, il était très agressif et disait que son petit frère se moquait tout le temps de lui alors que rien de particulier ne s’était passé. Le ton est monté, il a fini par claquer la porte (là je boue intérieurement) en me disant : « personne ne se préoccupe de moi et même pas toi ». J’ai pris une grande inspiration et comme je commence à bien décoder je me suis dis qu’il avait dû se passer quelque chose au stage de foot et qu’il reportait l’agressivité qu’il avait dû subir sur son frère. Je lui ai juste dit qu’il avait l’air contrarié puis je l’ai laissé venir à moi pour qu’il me dise ce qu’il s’était passé. J’ai fini par apprendre qu’il y avait eu un conflit avec un autre enfant du stage. Un évènement qui serait passé inaperçu pour la plupart des enfants, une banale altercation, un peu d’eau lancée et un coup qui dérape. Léo m’a dit que ce garçon n’avait pas compris la plaisanterie.

Léo est maladroit dans sa relation avec les autres…et pour lui cet évènement a été très mal vécu. A partir du moment où il a pu poser des mots sur son mal-être, il allait beaucoup mieux !

Ces ateliers ont donc sauvé ma relation avec mon fils : j’ai appris à écouter, à accueillir les sentiments de mon enfant, quels qu’ils soient, à les respecter ce qui ne veut pas forcément dire que j’accepte ce qui s’est passé.  Comme le dit le Dr Haim Ginott : « tous les sentiments sont légitimes, tous les comportements ne sont pas acceptables ». Quand Léo est agressif avec son petit frère je n’oublie pas de lui rappeler «  tu as le droit d’être en colère mais tu n’as pas le droit de frapper ton frère ».

Ces ateliers m’ont également appris à toujours garder à l’esprit que quand je rentre du travail il est préférable de commencer sa phrase par : « Coucou je suis contente de te voir » et mettre de côté  les « comment ça s’est passé à l’école ? ».

Bien sûr j’ai appris beaucoup d’habiletés dont je me sers tous les jours et qui permettent de susciter la coopération, de remplacer la punition, d’encourager l’autonomie, d’utiliser les compliments d’une certaine façon, d’aider les enfants à se dégager des rôles qui les empêchent de s’épanouir, et je vous parlerai de toutes ces habilités dans un prochain article…Je vois vraiment la différence entre mon aîné avec qui j’ai appliqué ces habiletés tardivement et mon dernier pour qui je l’applique depuis tout petit. Eliott sait qu’il est écouté et met facilement des mots sur ses sentiments.

J’ai finalement tout simplement  parler pour que mes enfants écoutent et écouter pour que mes enfants parlent !

Ce contenu a été publié dans Dyscussion par nannymel_special_mother. Mettez-le en favori avec son permalien.

A propos nannymel_special_mother

1 maman, 2 blogs, 3 enfants ! Fantadys est un blog pour venir en aide à toutes personnes en lien avec des enfants dys (apprendre autrement via le mind-mapping, le jeu...) et Ma Vie de Special Mother est un blog sur ma vie de maman, axé sur la maternité, la petite enfance, l'éducation bienveillante et positive.

11 réflexions au sujet de « Communiquer autrement : des ateliers qui m’ont sauvée ! »

  1. Bonsoir,
    Nous sommes des parents de 3 fillettes dont deux enfants dys.
    Votre blog est un nirvana de quiétude et de bienfaisance spirituelle.
    Il est vrai que la communication a tété un combat énorme dans notre famille surtout avec notre cadette qui cumule dyslexie dysorthographie tdah et troubles neurovisuels.

    Elle est particulièrement plus sensible que son aînée. les 8 années ses relations avec son père ont été catastrophiques…
    Et puis la musique et le sport les ont rapproché… c’est un exutoire émotionnel pour chacun d’entre eux .
    -lui se sent moins frustré et dans un rôle de père aimant qui transmet
    -elle pleure moins et accepte les règles de la vie de famille ( partager communiquer, échanger avec ses sœurs créer…) elle qui restait dans son coin ou gesticulait pour exprimer je ne sais quel sentiment…
    Ils discutent plus.certes mon mari (ex militaire) a encore du mal sur certains aspects de l’éducation mais au final.. cela s’améliore peu à peu…

    Merci de tous vos précieux conseils, merci de dire tout ce que je n’ose pas exprimer depuis 10 ans, vous nous êtes précieuse autant dans le ressenti que dans vos partages…

    Je suis émue à chaque lecture, et aussi plus forte et confiante.

    PS :navrée de m’être dévoilée de la sorte

    Magalie

    J’aime

    • Merci Magalie pour votre long message que nous avons lu avec attention . En espérant que cette nouvelle année vous comble de petits bonheurs et petites avancées …. ce sont eux les plus importants … à très bientôt ….

      J’aime

Laisser un commentaire